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▶ Rice & Sugar : La fabrication de mochi (é€…ă€ă)

C’est la fin de l’annĂ©e ! C’est donc la pĂ©riode oĂč l’on fait du mochi (逅), ce fameux gĂąteau de riz gluant que l’on retrouve dans certains desserts japonais. Il est considĂ©rĂ© comme le rĂ©ceptacle de l’esprit des divinitĂ©s, c’est pour cela que les jours de fĂȘte, les Japonais se rassemblent pour piler du riz et en faire des mochi. Sa prĂ©paration assez longue avec des ustensiles spĂ©ciaux est une tradition qui se perd un peu mais qui a toujours lieu Ă  l’approche et pendant les fĂȘtes du Nouvel An dans les temples ou dans la rue, mais aussi dans les Ă©coles maternelles pour initier les plus petits Ă  la culture de leur pays tout en s’amusant.

C’est parti pour le mochitsuki (é€…ă€ă) ! Dans cet article, Kimi vous explique la fabrication de mochi tout en racontant son expĂ©rience vĂ©cue dans l’école maternelle oĂč elle travaille !

Dans le mot mochi, on retrouve une autre signification : tenir ou avoir (æŒăĄ, mochi). C’est pourquoi depuis la pĂ©riode Heian (ćčłćꉿ™‚代) il est mangĂ© dans l’espoir de gagner la bonne fortune au cours de l’annĂ©e Ă  venir.

L’ingrĂ©dient de base du mochi est bien entendu du riz. Mais, il s’agit d’un riz diffĂ©rent de celui inclus dans les repas japonais, appelĂ© mochi gome (糯米). A premiĂšre vue, il ressemble au riz blanc classique, mais il s’avĂšre en fait gluant et trĂšs collant une fois mĂ©langĂ© aux autres ingrĂ©dients pour fabriquer le mochi. Il est donc spĂ©cialement conçu pour le mochi ou d’autres gĂąteaux de riz. PrĂ©alablement lavĂ© la veille, ce riz est d’abord cuit Ă  la vapeur enveloppĂ© dans un chiffon placĂ© dans un panier Ă  vapeur carrĂ© en bois (è’ž 篭, seirƍ) ou dans une marmite. Le plus souvent, des kilos de riz sont rĂ©partis dans plusieurs paniers qui sont empilĂ©s les uns au dessus des autres. Le temps de cuisson estimĂ© est d’environ 30 Ă  40 minutes.

On y ajoute ensuite du sucre et on mĂ©lange en Ă©crasant dans un mortier traditionnel appelé usu (籓) et avec un gros pilon en bois, appelĂ© kine (杔). À ce moment, il est important de mettre du poids et d’appuyer le riz gluant contre le bord du mortier et de l’Ă©craser fermement jusqu’Ă  ce les grains de riz commencent Ă  former une pĂąte.

On trempe ses mains dans l’eau chaude (car c’est trĂšs collant) et on forme une boule. Et on tape fort avec le pilon pour Ă©craser et former le mochi. Comme cela demande beaucoup de puissance et de rapiditĂ©, il est recommandĂ© que deux hommes prennent les commandes : une personne qui frappe le mochi avec le pilon et une autre qui remue le mochi avec de l’eau. Pour ĂȘtre rapide et efficace, il faut ĂȘtre bien synchro ! On rĂ©pĂšte le mĂȘme enchaĂźnement jusqu’Ă  la formation de la pĂąte gluante et collante du mochi.

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C’est aussi pendant cette Ă©tape de la prĂ©paration que dans les Ă©coles, les plus petits peuvent s’essayer Ă  la fabrication. Avec un pilon plus lĂ©ger, ils frappent le mochi en scandant la chanson du mochitsuki :

ășったん、ășったん ăŠă‚‚ăĄă€ă (pettan, pettan, omochitsuki)
aplatir, aplatir le mochitsuki
çŸŽć‘łă—ăăȘïœžă‚Œă€ășったんこâ™Ș (oishikunare, pettanko)
il devient délicieux, aplati 

Le mochi bien formĂ© d’une pĂąte visqueuse, Ă  la machine ou Ă  la main, on forme de petites boules que l’on trempe dans la poudre de kinako ou de la farine selon le mochi que l’on souhaite rĂ©aliser. Et on dĂ©guste ! Chaud ou froid, aussitĂŽt aprĂšs la prĂ©paration. Hum..! C’est bon mais attention Ă  ne pas s’Ă©touffer ! Bien sĂ»r, il est Ă©galement possible de conserver les mochi au rĂ©frigĂ©rateur.

Si consommer le mochi tel quel ne vous tente pas, il existe de nombreux plats dans lesquels l’inclure et diffĂ©rentes façons de le consommer. Il y a par exemple :
Kinako mochi (きăȘこ逅) : mochi recouvert de kinako (きăȘçȉ, poudre de soja grillĂ©)
Anko mochi (あんこ逅) : mochi accompagnĂ© de pĂąte de haricots rouges (぀ぶあん ou こしあん)
Mochi shoyu (逅醀æČč) : consommer simplement le mochi blanc en le trempant dans de la sauce soja
Zenzai (ぜんざい) : mochi dans un bol chaud de soupe de haricots rouges (あんこ)
Zoni (雑煼) : soupe de mochi dans un bouillon clair (dans l’est du Japon) ou un bouillon de miso (dans l’ouest).
Mochi soupe miso (é€…ć‘łć™Œæ±) : ajouter le mochi dans une soupe miso accompagnĂ©e ou non d’autres ingrĂ©dients selon vos goĂ»ts (Ɠuf, lĂ©gumes, algues sĂ©chĂ©es). InventĂ©, testĂ© et approuvĂ© par Kimi !
Agemochi (æšă’é€…) : mochi frit et trempĂ© dans de la sauce soja auquel on colle enfin une feuille de nori

Enfin, si vous n’avez pas l’occasion de voir ce spectacle pendant la pĂ©riode du nouvel an, il y a un endroit oĂč le mochitsuki se fait toute l’annĂ©e ! C’est chez la boutique Nakadanidou (äž­è°·ć ‚), Ă  Nara (ć„ˆè‰Ż) ! Une famille qui fait vivre le mochitsuki chaque jour en produisant des milliers de mochi en moins de 5 minutes par session ! Plus prĂ©cisĂ©ment, la boutique propose du kusamochi (草逅), soit du riz gluant avec de la gelĂ©e d’armoise, d’oĂč sa couleur verte. Extra doux et gluant, c’est un rĂ©gal quand on le consomme chaud dĂšs sa conception !


Alors le mochi, vous aimez ? Vous l’aimez comment ?


♫ Un article = Une chanson â–ș Maroon 5 – Sugar