
Mitama Matsuri, Tokyo – Juillet 2015
Pour vous, qui ne connaissez rien du japonais et dĂ©couvrez cette langue pour la premiĂšre fois, il s’avĂšre que c’est reprĂ©sentĂ© par des… dessins ? Des signes ? Des hiĂ©roglyphes ? Bref quelque chose d’illisible !
PremiĂšre chose Ă savoir est que ces « dessins » sont tout d’abord rĂ©partis en deux catĂ©gories, deux alphabets (dit aussi kana – ăăȘ) : les hiragana (ăČăăăȘ) et katakana (ă«ăżă«ă) (et pas katana hein haha). Les caractĂšres qui les composent sont des caractĂšres chinois simplifiĂ©s utilisĂ©s pour former les syllabes. Chaque caractĂšre correspond au son d’une voyelle ou d’une consonne + une voyelle. La seule exception est pour le caractĂšre ă / ăł (n).
Kana – ăăȘ : Hiragana et Katakana
Vous avez remarquĂ© comment ont Ă©tĂ© Ă©crits prĂ©cĂ©demment les mots « hiragana » et « katakana » en japonais ? Vous avez vu la diffĂ©rence ? VoilĂ ce qui les distingue. Les hiragana et katakana possĂšdent les mĂȘmes sons, mais Ă©crit avec des caractĂšres diffĂ©rents ! Les hiragana sont utilisĂ©s pour les diffĂ©rentes formes de grammaire et les terminaisons (on les appelle alors aussi okurigana (éă仟ć), littĂ©ralement « kana qui accompagne ») tandis que les katakana sont employĂ©s pour Ă©crire les mots d’origine occidentale. A l’Ă©crit, il arrive qu’on trouve un mot Ă©crit en katakana pour le mettre en avant (comme nous quand on Ă©crit un mot en MAJUSCULE ou en italique). On utilise Ă©galement les hiragana pour indiquer la prononciation des kanji, on les appelle alors furigana (æŻă仟ć). Vous retrouvez les furigana Ă©crits en petit Ă cĂŽtĂ© d’un kanji quand celui-ci est jugĂ© difficile pour le lecteur concernĂ© (par exemple dans les livres pour enfants, les manuels scolaires, etc…). Enfin, je vous parle vite fait des romaji, qui correspondent Ă la transcription en lettres latines des kana, ce que j’emploierai rĂ©guliĂšrement au cours de mes leçons pour vous aider Ă les lire. On retrouve des romaji sur les panneaux importants et dans les stations de mĂ©tro, afin de permettre aux Ă©trangers de lire les caractĂšres.
Hiragana – ăČăăăȘ
ă (a)ăă (i)ăă (u)ăă (e)ăă (o)
ă (ka)ăă (ki)ăă (ku)ăă (ke)ăă (ko)ăăăă (kya)ăăă
(kyu)ăăă (kyo)
ă (sa)ăă (shi)ăă (su)ăă (se)ăă (so)ăăăă (sha)ăăă
(shu)ăăă (sho)
ă (ta)ă㥠(chi)ă〠(tsu)ă㊠(te)ăăš (to)ăăăĄă (cha)ăăĄă
(chu)ăăĄă (cho)
ăȘ (na)ăă« (ni)ă㏠(nu)ăă (ne)ăăź (no)ăăă«ă (nya)ăă«ă
(nyu)ăă«ă (nyo)
㯠(ha)ăăČ (hi)ăă” (fu)ăăž (he)ăă» (ho)ăăăČă (hya)ăăČă
(hyu)ăăČă (hyo)
ăŸ (ma)ăăż (mi)ăă (mu)ăă (me)ăă (mo)ăăăżă (mya)ăăżă
(myu)ăăżă (myo)
ă (ya)ăăăă (yu)ăăăă (yo)
ă (ra)ăă (ri)ăă (ru)ăă (re)ăă (ro)ăăăă (rya)ăăă
(ryu)ăăă (ryo)
ă (wa)ăăăăăăăă (wo)
ă (n)
ă (ga)ăă (gi)ăă (gu)ăă (ge)ăă (go)ăăăă (gya)ăăă
(gyu)ăăă (gyo)
ă (za)ăă (ji)ăă (zu)ăă (ze)ăă (zo)ăăăă (ja)ăăă
(ju)ăăă (jo)
ă (da)ăăą (dji)ăă„ (dzu)ăă§ (de)ăă© (do)
ă° (ba)ăăł (bi)ăă¶ (bu)ăăč (be)ăăŒ (bo)ăăăłă (bya)ăăłă
(byu)ăăłă (byo)
ă± (pa)ă㎠(pi)ăă· (pu)ăăș (pe)ăăœ (po)ăăăŽă (pya)ăăŽă
(pyu)ăăŽă (pyo)
Katakana – ă«ăżă«ă
ăą (a)ă〠(i)ă㊠(u)ăăš (e)ăăȘ (o)
ă« (ka)ăă (ki)ă㯠(ku)ăă± (ke)ăăł (ko)ăăă㣠(kya)ăăă„ (kyu)ăăă§ (kyo)
ă” (sa)ăă· (shi)ăăč (su)ăă» (se)ăăœ (so)ăăă·ăŁ (sha)ăă·ă„ (shu)ăă·ă§ (sho)
ăż (ta)ăă (chi)ăă (tsu)ăă (te)ăă (to)ăăă㣠(cha)ăăă„ (chu)ăăă§ (cho)
ă (na)ăă (ni)ăă (nu)ăă (ne)ăă (no)ăăă㣠(nya)ăăă„ (nyu)ăăă§ (nyo)
ă (ha)ăă (hi)ăă (fu)ăă (he)ăă (ho)ăăă㣠(hya)ăăă„ (hyu)ăăă§ (hyo)
ă (ma)ăă (mi)ăă (mu)ă㥠(me)ăăą (mo)ăăă㣠(mya)ăăă„ (myu)ăăă§ (myo)
〠(ya)ăăă㊠(yu)ăăăăš (yo)
ă© (ra)ăăȘ (ri)ăă« (ru)ă㏠(re)ăă (ro)ăăăȘ㣠(rya)ăăȘă„ (ryu)ăăȘă§ (ryo)
㯠(wa)ăăăăăăăăČ (wo)
ăł (n)
㏠(ga)ăăź (gi)ăă° (gu)ăăČ (ge)ă㎠(go)ăăăźăŁ (gya)ăăźă„ (gyu)ăăźă§ (gyo)
ă¶ (za)ăăž (ji)ăăș (zu)ăăŒ (ze)ăăŸ (zo)ăăăžăŁ (ja)ăăžă„ (ju)ăăžă§ (jo)
ă (da)ăă (dji)ăă
(dzu)ăă (de)ăă (do)
ă (ba)ăă (bi)ăă (bu)ăă (be)ăă (bo)ăăă㣠(bya)ăăă„ (byu)ăăă§ (byo)
ă (pa)ăă (pi)ăă (pu)ăă (pe)ăă (po)ăăă㣠(pya)ăăă„ (pyu)ăăă§ (pyo)
ă·ă§ (she)ăăžă§ (je)ăăă§ (che)
ă㣠(ti)ăăă„ (tu)ăă㣠(di)ăăă„ (du)
ă㥠(fa)ăă㣠(fi)ăăă§ (fe)ăăă©(fo)
ăŽăĄ(va)ăăŽăŁ(vi)ă㎠(vu)ăăŽă§(ve)ăăŽă©(vo)
ăŠăŁ(wi)ăăŠă§ (we)ăăŠă© (wo)
âș Quelques remarques
- Le signe ïŸ est appelĂ© dakuten et le signe ïŸ est appelĂ© handakuten. Ils servent Ă transformer certains sons pour en former des syllabes « dĂ©rivĂ©es ».
- Les allongements des sons des katakana sont notĂ©s par un trait ăŒ tandis que pour les hiragana on rajoute la voyelle concernĂ©e, Ă savoir ă (a) pour le son « a », ă (i) pour les sons « e » et « i » et ă (u) pour les sons « u » et « o ».
- Les caractĂšres ă (ya), ă (yu), ă (yo) Ă©crits en petits et combinĂ©s avec des syllabes se terminant par le son « i » forment des sons supplĂ©mentaires en « iya » « iyu » « iyo ».
- Le caractĂšres 〠(tsu) Ă©crit en petit sert Ă doubler la consonne qui suit (ăăŁăš = motto).
- Les katakana ă· (shi) et ă (tsu), ainsi que ăł (n) et ăœ (so) sont quasi-identiques. Et ça fait chier tout le monde (moi la premiĂšre). Souvenez-vous juste que pour ă· (shi) et ăł (n) les petits traits sont presque horizontaux et que le trait plus long est tracĂ© de bas en haut lorsqu’on l’Ă©crit. Pour ă (tsu) et ăœ (so) les petits traits sont presque verticaux et le trait plus long est tracĂ© de haut en bas.
- Pareil pour le trio 㿠(ta), 㥠(me), ă (nu) et ă (fu), 㯠(wa), ㊠(u). Oui, ils se ressemblent aussi et vous risquez de souvent les confondre. Courage ! Avec le temps ça viendra !
- Pour les katakana, il arrive que l’on utilise le caractĂšre ă»pour dĂ©finir un espace, notamment pour les noms Ă©trangers par exemple (ăžă§ăłă»ăă = Jung Kimi). Car en japonais, les espaces, ça n’existe pas !
- Vous remarquerez la prĂ©sence de caractĂšres supplĂ©mentaires chez les katakana. Il s’agit de sons supplĂ©mentaires qui n’Ă©taient pas Ă l’origine dans la langue japonaise, comme « ti », « di », « fa »… On y a Ă©galement ajoutĂ© le son « v » mais il n’est pas souvent utilisĂ©e car les japonais ont du mal Ă prononcer ce son et optent plutĂŽt pour le son « b » Ă la place. Les mots ayant un son en « v » peuvent alors s’Ă©crire de deux façons, avec un caractĂšre au son « v » ou au son « b ». Je vous prend l’exemple de mon prĂ©nom : Davina. En katakana, il s’Ă©crit ăăŽăŁă (da-vi-na) mais en raison de ce son « v », j’ai prĂ©fĂ©rĂ© l’Ă©crire ăăă (da-bi-na) puisqu’au final, dans la prononciation des japonais, ça sonne pareil. Il y a aprĂšs pas mal d’autres exceptions dans l’Ă©criture mais je vais Ă©viter de vous assassiner avec les katakana (
Ă coup de katana ? -je sors-). Vous les dĂ©couvrirez en pratiquant avec le temps. Ne vous posez pas trop de questions non plus, ils sont Ă©crits comme ça, un point c’est tout !
Kanji –Â æŒąć
C’est lĂ que l’on va commencer Ă se marrer. Les kanji sont des caractĂšres dĂ©rivĂ©s du chinois qui servent Ă Ă©crire les noms, adverbes et radicaux des verbes et adjectifs. Il existe plus de 40 000 kanji parmi lesquels environ 2 000 sont dĂ©crĂ©tĂ©s d’usage commun et que les Japonais doivent connaĂźtre. Contrairement aux kana, les kanji ne reprĂ©sentent pas des syllabes, mais plutĂŽt des idĂ©ogrammes, un concept, un thĂšme, une idĂ©e. Chaque caractĂšre possĂšde deux lectures : Onyomi (éłèȘăż) la lecture d’origine chinoise et Kunyomi (èšèȘăż) la lecture d’origine japonaise. La premiĂšre est employĂ©e quand plusieurs kanji sont combinĂ©s pour former un ensemble et la seconde quand le kanji se distingue seul.
Bon en toute honnĂȘtetĂ©, les kanji relĂšvent d’un vrai casse-tĂȘte et leur maĂźtrise demandent des heures de travail, au risque de vous faire abandonner l’apprentissage de la langue. Ne faites pas cette bĂȘte erreur ! Pour ma part, je l’avoue, je ne me fais pas chier Ă Ă©tudier les kanji en long, en large et en travers en les recopiant 50 fois par jour. J’ai la flemme et surtout pas assez de temps Ă leur consacrer ! Pour moi, c’est inutile d’apprendre un kanji si c’est pour Ă peine s’en servir, car je sais que je l’oublierai systĂ©matiquement. Je ne retiens que ceux que je rencontre souvent dans mes cours ou dans la vie quotidienne. Je ne dois mĂȘme pas connaĂźtre 10 kanji au final. Oui c’est handicapant pour la lecture et l’Ă©criture mais ça ne m’empĂȘche pas non plus d’apprendre le reste. Tout ça pour dire que concernant les kanji, les apprendre ou pas, le choix vous revient, mais ne les ignorez pas pour autant. Mon conseil est Ă©crivez directement tout en kanji avec le furigana jusqu’Ă ce que vous le mĂ©morisiez.
Prononciation – çșéł
La prononciation du japonais n’est pas trĂšs difficile en soit. PrĂȘtez juste une attention particuliĂšre au « h » aspirĂ©, les voyelles brĂšves et longues (qui peuvent parfois modifier la signification d’un mot) et redoublement de consonnes. Les voyelles « u » et « i » sont trĂšs souvent Ă peine prononcĂ©es comme par exemple dans ă§ă (desu) oĂč on prononcera plutĂŽt « dess » et ć±±äž (ăăŸăă – yamashita) oĂč la prononciation correcte sera « yamashta ». LĂ aussi, la maĂźtrise viendra avec la pratique. Pas de recette miracle pour se familiariser avec la prononciation : Ă©coutez rĂ©guliĂšrement du japonais.
Ecriture – ć·ç
Un point trĂšs important en ce qui concerne l’Ă©criture du japonais : l’ordre des traits doit ĂȘtre impĂ©rativement respectĂ© !
- Les traits horizontaux se tracent de gauche Ă droite et les traits verticaux de haut en bas. Les traits continus suivent la mĂȘme logique. On part toujours du haut vers le bas et de la gauche vers la droite.
- Lorsque vous écrivez un caractÚre comportant plusieurs traits, vous devez toujours commencer du haut vers le bas ou de la gauche vers la droite.
- Le trait central, comme pour le kanji æ°Ž (ăżă – mizu), est tracĂ© en premier, ensuite vien(nen)t le(s) trait(s) situĂ©(s) Ă gauche, puis le(s) trait(s) Ă droite. Attention, certains kanji ne suivent pas cette logique comme ç« (ăČ – hi) oĂč les petits traits sont tracĂ©s en premier.
- Lorsque deux traits se croisent, comme pour le kanji äž (ăȘăȘ – nana), le trait horizontal est tracĂ© en premier, mais lĂ aussi il y a certaines exceptions.
- Lorsque deux traits obliques se croisent, comme pour le kanji æ (ă¶ă – bun), le trait partant du haut Ă droite pour se terminer vers le bas Ă gauche est tracĂ© en premier.
- Le trait sectionnant vertical, comme pour le kanji äž (ăȘă – naka), est tracĂ© en dernier, exceptĂ© s’il ne dĂ©passe ni en haut, ni en bas, oĂč dans ce cas-lĂ , il est tracĂ© aprĂšs la partie supĂ©rieure et avant la partie infĂ©rieure.
- De mĂȘme si le trait sectionnant est horizontal, il sera tracĂ© en dernier, comme pour le kanji 愳 (ăăăȘ – onna).
- Les traits englobant d’autres Ă©lĂ©ments du caractĂšre sont tracĂ©s en premier, comme pour le kanjiÂ ćœ (ăă« – kuni).
Grammaire –Â ææł
Je termine par quelques points concernant la grammaire qu’il est essentiel que vous sachiez avant d’attaquer les prochaines leçons.
- L’ordre des mots est trĂšs diffĂ©rente du français, en fait il n’y a aucun rapport. Le verbe vient toujours Ă la fin de la phrase.
- Il n’y a pas d’accord en genre et en nombre, tout dĂ©pend du contexte de la phrase.
- Il n’existe pas d’articles dĂ©finis et indĂ©finis, mais il y a ce qu’on appelle des particules.
- Les verbes ne s’accordent pas avec le sujet (hourra) mais changent en fonction du degrĂ© de politesse : forme neutre, forme polie, forme humble/honorifique. Il n’y a que deux principaux temps : le prĂ©sent et le passĂ©. Mais il y a de nombreuses formes pour tout type de circonstances.
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