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▶ Velonica : Kimi no Nikki (mars 2021)

Hanami - Osaka Castle Park (2)

Le mois de mars est marquĂ©, comme Ă  chaque annĂ©e, par l’arrivĂ©e toujours plus avancĂ©e des fleurs de cerisiers et aussi du printemps. Un printemps encore un peu timide cependant. En effet, il fait encore assez froid une fois la nuit tombĂ©e. Difficile de couper le kotatsu, de ranger les couvertures et de retirer les vĂȘtements d’hiver du placard. Il faudra patienter encore un peu !

Mars est aussi le dernier mois de l’annĂ©e fiscale, de l’annĂ©e scolaire et celui oĂč les employĂ©s vont gĂ©nĂ©ralement quitter leur entreprise pour un dĂ©part en retraite par exemple. Cela donne lieu Ă  l’organisation de pots de dĂ©part, dit sƍbetsu-kai (é€ćˆ„äŒš, littĂ©ralement « fĂȘte d’adieu »). On fait le bilan et on prĂ©pare la rentrĂ©e d’avril !

※ Les articles Ă  consulter ce mois 📔

‱ ă‚€ăƒ™ăƒłăƒˆăƒ»Ă‰venements ‱

💐 White Day (ăƒ›ăƒŻă‚€ăƒˆăƒ‡ăƒŒ) 💐

đŸ« Les Ă©vĂ©nements scolaires (ć­Šæ ĄèĄŒäș‹) đŸ«

‱ æ–‡ćŒ–ïŒ†äŒç”±ăƒ»Culture & Traditions ‱

🎎 Hina Matsuri (ăČăȘ焭り) 🎎

※ Dans ma vie Nippone đŸ‡ŻđŸ‡”

‱ ćčžă›ă«ăȘă‚‹ă‚ˆă†ă«ăă‚“ăȘć€šă„ă“ăšăŒă‹ă‹ă‚‰ăȘă„ăƒ»Il en faut peu pour ĂȘtre heureux ‱

Osaka - View from Osaka Fukushima Tower (1)

Revoir des amis aprĂšs de longs mois passĂ©s, profiter de dĂ©licieux plats, admirer la vue splendide sur Osaka depuis les hauteurs d’un immeuble… Pas besoin de plus pour passer un bon dimanche frais du mois de mars !

J’ai enfin revue une de mes meilleures rencontres dans le Kansai ; mon amie vietnamienne. Elle m’a accueillie dans son nouvel appartement, situĂ© au 35Ăšme Ă©tage d’un immeuble chic et moderne, oĂč la vue sur Osaka, Kobe et mĂȘme l’Ăźle d’Awaji Ă  l’horizon est incroyable ! On pourrait rester assis des heures face Ă  la baie vitrĂ©e, Ă  admirer le paysage, urbain, certes, mais tout de mĂȘme beau avec la mer et les montagnes. J’ai pu goĂ»ter Ă  la cuisine vietnamienne de sa maman qui nous a prĂ©parĂ© de dĂ©licieux Goi Cuốn (ç”Ÿæ˜„ć·»ă, rouleaux de printemps) et un bon bol de bĂșn mọc (nouilles aux vermicelles servies dans un bouillon Ă  base de porc et de champignons). Pour le dessert, je lui ai fait dĂ©couvrir le flan et elle a adorĂ© !

Que ça fait du bien de passer du bon temps avec ses proches amis quand on est expatrié !

‱ 1ćčŽé–“おç–Čă‚Œæ§˜ă§ă—ăŸăƒ»Bon travail ‱

L’annĂ©e scolaire a pris fin. PremiĂšre annĂ©e en tant que professeure d’anglais, en poste principal et non en tant qu’assistante. Je ne rĂ©alise pas d’ĂȘtre parvenue Ă  complĂ©ter une annĂ©e scolaire entiĂšre ! Je suis Ă  la fois heureuse et triste. D’habitude je suis plutĂŽt du genre Ă  me sous-estimer. Mais cette fois, je crois que je me suis surestimĂ©e. J’avais envie de challenge et j’ai foncĂ© pour dĂ©crocher ce poste sans savoir tout ce qui m’attendait et sans connaĂźtre toute la liste des tĂąches Ă  accomplir.

Ça a Ă©tĂ© dur. Car Ă  la base il s’agit d’un poste destinĂ© Ă  un(e) Japonais(e). J’avais donc la tĂąche en plus de me concentrer sur la comprĂ©hension et l’utilisation du japonais, en plus de m’habituer aux maniĂšres japonaises.

Et en plus de ça, j’ai rĂ©alisĂ© et constatĂ© bien des choses dans le travail au Japon et dans l’attitude des Japonais. Des bonnes, comme des (trĂšs) mauvaises. Parfois des surprises et des dĂ©ceptions.

Travailler avec des Japonais n’est pas toujours facile et ça demande une certaine force psychologique et un contrĂŽle de ses Ă©motions. La mĂ©ditation aide pas mal Ă  voir les choses diffĂ©remment. À voir les choses positives. Je me suis beaucoup rabattue sur cette activitĂ© pour tenir le coup mentalement. AprĂšs, tout dĂ©pend de notre caractĂšre bien sĂ»r. Je sais que pour moi, ce n’est pas une chose fun et facile et que j’ai souvent besoin de prendre du recul, de prendre le temps d’analyser et d’accepter les choses telles qu’elles sont. En tout cas, c’est sĂ»r, je ne travaillerai pas au Japon jusqu’Ă  ma retraite. À moins de je tombe sur une bonne surprise, mais il y a peu de chances Ă  mon avis 😊.

Mis Ă  part ça, le travail en lui-mĂȘme reste enrichissant. Je n’ai pas arrĂȘtĂ© de me dire que mon japonais ne progressait pas malgrĂ© ce travail et parce que je n’ai plus trouvĂ© le temps ni la motivation pour Ă©tudier sĂ©rieusement, mais en regardant bien, j’ai acquis de nouvelles notions et ça demeure toujours un plaisir d’en apprendre plus Ă  travers mon travail. Bien sĂ»r si je veux tenter le JLPT N2, je vais quand mĂȘme devoir bosser Ă  fond. Mais j’entends mes collĂšgues et les enfants parler tous les jours, je lis et traduit les lettres de l’Ă©cole… Si au dĂ©but c’Ă©tait fatigant pour mon cerveau, c’est maintenant devenu familier. Je suis heureuse d’en apprendre davantage tous les jours. C’est motivant et stimulant !

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Je repars pour une année. Curieuse de voir si elle sera aussi difficile et si je la passerai avec plus de facilité et de confiance.

‱ ăƒ›ăƒŻă‚€ăƒˆăƒ‡ăƒŒăƒ»White Day ‱

La pauvre cĂ©libataire que je suis qui dĂ©teste la Saint-Valentin en France pourrait bien apprĂ©cier la version japonaise de cette fĂȘte ! Elle a beau ĂȘtre ultra commerciale et trĂšs portĂ© sur la hiĂ©rarchie et des rĂšgles , pour moi qui n’ai pas de petit ami avec qui passer ce moment, je ne me sens pas pour autant seule et envieuse.

J’ai dĂ©cidĂ© de suivre cette fois la tradition japonaise de la Saint-Valentin en offrant donc des chocolats aux hommes de mon entourage : mon directeur, mes collĂšgues masculins, et mes amis les plus proches ici. Eh bien pour White Day, j’ai eu droit Ă  mon lot de cadeaux et de chocolats de leur part. MĂȘme si c’est parce « c’est la tradition », j’apprĂ©cie le geste, ça fait toujours plaisir !

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‱ èŠ±èŠ‹ăƒ»Hanami ‱

La floraison des fleurs de cerisiers a commencĂ© fin mars, vers le 25 exactement. C’est toujours un spectacle aussi magnifique, faisant du printemps ma saison prĂ©fĂ©rĂ©e au Japon.

Hanami - Hirakata - Yamahara Park (7)

Pas besoin d’aller loin ou dans les grands parcs bondĂ©s pour profiter pleinement du spectacle et du pic de floraison. À Hirakata, j’ai juste Ă  faire deux pas pour me rendre au parc Yamahara (ć±±ćŽŸć…Źćœ’) oĂč un grand cerisier magnifique fleurit chaque annĂ©e. Il y a aussi Kuzuha Central Park (æšŸè‘‰äž­ć€źć…Źćœ’), le parc Yamadaike (ć±±ç”°æ± ć…Źćœ’) et le chemin longeant la riviĂšre Funahashi (èˆčæ©‹ć·ç·‘é“æĄœăƒ­ăƒŒăƒ‰), trĂšs souvent frĂ©quentĂ©s mais avec d’aussi beaux cerisiers. Ces petits coins de Paradis font sans conteste le bonheur des habitants qui cĂ©lĂšbrent Hanami lors de belles journĂ©es douces et ensoleillĂ©es.

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Je suis aussi allĂ©e jusqu’au parc du chĂąteau d’Osaka alors que je cĂ©lĂ©brais Hanami avec des amis. HĂ©las, la pluie s’est invitĂ©e Ă  notre fĂȘte. Mais cela n’a pas empĂȘchĂ© le spectacle d’ĂȘtre aussi grandiose ! Des allĂ©es de cerisiers en fleurs Ă  n’en plus finir ! MalgrĂ© la pluie, ça reste agrĂ©able Ă  regarder.

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La vie est belle ! Vive le printemps 🌾


♫ Un article = Une chanson â–ș Aqua Timez – Velonica

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▶ Doll : Hina Matsuri (ăČăȘ焭り)

Le 3 mars, c’est Hina Matsuri (雛焭り, ăČăȘ焭り), soit littĂ©ralement la fĂȘte des poupĂ©es ! Vous avez aperçu rĂ©cemment par hasard des poupĂ©es japonaises aux alentours des temples, dans les devantures de certaines boutiques, les Ă©coles ou bien chez vos amis japonais ? C’est normal, c’est pour cĂ©lĂ©brer cette fĂȘte, destinĂ©e en particulier aux petites filles. Il s’agit de leur souhaiter une bonne croissance, le bonheur et la santĂ©. Cette fĂȘte remonte Ă  l’Ă©poque Heian (ćčłćꉿ™‚代).

Quelques jours avant et pendant Hina Matsuri, appelĂ© aussi Momo no sekku (æĄƒăźçŻ€ć„, fĂȘte de la pĂȘche) des poupĂ©es traditionnelles japonaises sont exposĂ©es pour protĂ©ger des mauvais esprits et de la malchance. Cette fĂȘte est cĂ©lĂ©brĂ©e dans la plupart des foyers, qu’il y ait une fille mariĂ©e ou non, mais aussi dans les Ă©coles maternelles oĂč les enfants sont pris en photos autour des poupĂ©es. Les enseignants prĂ©parent pour chaque classe et le personnel du zenzai (ぜんざい), offrent des hina arare (ăČăȘあられ) et pour le dĂ©jeuner le chirashi sushi (ちらし毿揾) est choisi comme menu du jour !

※ Les poupĂ©es de la cour impĂ©riale

Les poupĂ©es Hina (ăČăȘäșșćœą) sont posĂ©es sur des petites estrades Ă  plusieurs niveaux. Ces poupĂ©es spĂ©ciales, appelĂ©es katashiro (ćœąä»Ł), qui se transmettent parfois de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration, sont rangĂ©es dans un carton tout le reste de l’annĂ©e. Elles reprĂ©sentent des personnages de la cour impĂ©riale de l’Ăšre Heian. On retrouve :
– l’Empereur (ăŠć†…èŁă•ăŸ, O-Dairi-sama)
– l’ImpĂ©ratrice (ăŠé››ă•ăŸ, O-Hina-sama)
– les trois domestiques, trois dames de cour (侉äșș柘愳, san-nin kanjo)
– les cinq musiciens (äș”äșș曃歐, go-nin bayashi) dont un chanteur

L’escalier sur lequel sont disposĂ©es les poupĂ©es est appelé hina kazari (é››éŁŸă‚Š), il est recouvert d’un tapis rouge. Sur le niveau le plus haut, on retrouve l’Empereur Ă  gauche et l’ImpĂ©ratrice Ă  droite ; un paravent dorĂ© fait souvent office d’arriĂšre-plan. Sur le deuxiĂšme niveau sont disposĂ©es les trois dames de cour portant des flacons de sakĂ©. Les cinq musiciens se tiennent sur la troisiĂšme marche.

Divers petits objets de décorations accompagnent ces poupées comme par exemple :
– deux lampes japonaises en papier (é›Ș掞, bonbori) aux cĂŽtĂ©s de l’Empereur et de l’ImpĂ©ratrice
– du hishimochi (菱逅, petits mochi tricolores en forme de losange)
– des fleurs de pĂȘchers (æĄƒăźèŠ±)

Il arrive de trouver d’autres personnages secondaires sur d’autres niveaux infĂ©rieurs. La quatriĂšme Ă©tagĂšre inclut souvent deux ministres (ć€§è‡Ł, daijin) : le ministre de gauche (ć·Šć€§è‡Ł, sadaijin) reprĂ©sentĂ© par une personne ĂągĂ©e (ćčŽé…è€…, nenpaisha) et placĂ© Ă  droite, et le ministre de droite (ćłć€§è‡Ł, udaijin) reprĂ©sentĂ© par une jeune personne (苄者, wakamono) et placĂ© Ă  gauche. La cinquiĂšme est pour les serviteurs (ćŸ“è€…, jusha) ou les gardes (èĄ›ćŁ«, eji).

※ Le hishi mochi (菱逅), douceur et symbole du Hina Matsuri

Bien sĂ»r comme chaque fĂȘte qui se respecte, il y a des spĂ©cialitĂ©s Ă  boire et Ă  manger ! PĂątisserie japonaise en forme de losange, on le retrouve parmi les dĂ©corations qui accompagnent les poupĂ©es, le hishi mochi est l’aliment de rĂ©fĂ©rence du festival !

Sa forme, adoptĂ©e ainsi depuis l’Ăšre Edo, ferait rĂ©fĂ©rence Ă  la fertilitĂ©. Il est gĂ©nĂ©ralement formĂ© de trois couches de mochi colorĂ©s qui sont de haut en bas :

  • le rose, couleur reprĂ©sentant celle des fleurs de pĂȘchers, pour honorer les ancĂȘtres et ĂȘtre en bonne santĂ©
  • le blanc, couleur associĂ©e Ă  la neige et ses effets purifiants
  • le vert, couleur rappelant celle de la plante armoise (ăƒăƒă‚łă‚°ă‚”) et ses bienfaits pour le sang

Selon la rĂ©gion, le rose peut ĂȘtre remplacĂ© par du jaune, ou encore avoir 2, 5 ou 7 couches Ă  la place. L’ordre des couleurs peut aussi diffĂ©rer. Dans le Kansai par exemple, le hishi mochi se prĂ©sente sous 5 couches avec du rouge et du jaune en plus des trois autres couleurs principales.

Le hishi mochi est vendu dans les supermarchés et chez la plupart des fabricants de pùtisseries et confiseries traditionnelles japonaises.

※ Les autres spĂ©cialitĂ©s du Hina Matsuri

Pour accompagner le hishi mochi, on boit traditionnellement du amazake (甘酒) ou du shirozake (癜酒), boissons peu ou pas alcoolisĂ©es Ă  base de riz, et on mange des hina arare (ăČăȘあられ, biscuits Ă  base de riz) et du chirashi sushi (ちらし毿揾 bol de riz assaisonnĂ© devinaigre de riz sur lequel sont dĂ©posĂ©es des garnitures froides comme du sashimi de saumon, de thon, des tamagoyaki, du kamaboko, du concombre…).

Dans les supermarchĂ©s, Ă  l’approche de l’Ă©vĂ©nement, on peut trouver d’autres douceurs. Il y a par exemple les hina matsuri manju (ăČăȘăŸă€ă‚Šé„…é ­), les manjus Ă©tant de petits gĂąteaux ronds et blancs, prĂ©parĂ©s avec de la pĂąte de haricots rouges enveloppĂ©e d’une pĂąte Ă  base de farine, d’eau, de sucre et de fĂ©cule et cuits Ă  la vapeur. Si les manjus classiques sont blancs, les hina matsuri manju se prĂ©sentent sous trois couleurs diffĂ©rentes, soit celles du hishi mochi, rose, blanc et vert. On peut trouver Ă©galement des pĂątisseries fourrĂ©es Ă  la pĂȘche comme les hakuto kibidango (ç™œæĄƒć‰ć‚™ć›Łć­), de petites boules de gĂąteaux de riz sucrĂ© Ă  la pĂȘche.

C’est aussi l’occasion de manger du zenzai (斄擉) pour le dessert ! Dessert japonais traditionnel consistant en une soupe sucrĂ©e de haricots rouges azuki et de shiratama (癜玉, boulettes de mochi faits de farine de riz et cuits dans de l’eau bouillante), il est souvent consommĂ© en automne et en hiver. MalgrĂ© son goĂ»t trĂšs fort en sucre, cet en-cas, en plus de rĂ©chauffer pendant les journĂ©es hivernales, Ă©loignerait les maladies et les mauvais esprits. Il peut ĂȘtre vendu en sachet ou en canette (servie chaude).

Les festivitĂ©s prennent fin le soir-mĂȘme. Selon la croyance traditionnelle, il faut ranger les poupĂ©es le soir du 3 mars, sans quoi la fille de la maison ne pourra pas se marier pendant un an.


♫ Un article = Une chanson â–ș SCANDAL – DOLL