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▶ Setsubun (節戆)

Pendant qu’en France on cĂ©lĂšbre la Chandeleur en mangeant des crĂȘpes, au Japon, la fĂȘte qui revient chaque annĂ©e dĂ©but fĂ©vrier, c’est Setsubun (節戆), dit aussi la fĂȘte du lancer de haricots ! Un rituel que Kimi no BLUE TRAVEL a dĂ©jĂ  expĂ©rimentĂ© plusieurs fois. Elle vous explique tout dans cet article !

※ Setsubun : une histoire de dĂ©mons

Setsubun (節戆) est une fĂȘte nationale cĂ©lĂ©brĂ©e chaque annĂ©e le 3 fĂ©vrier. Cette date symbolise la fin de l’hiver et le changement de saison. En effet, Setsubun faisait Ă  l’origine rĂ©fĂ©rence Ă  la veille du dĂ©but de chaque saison, printemps, Ă©tĂ©, automne et hiver. Le premier jour du printemps (立昄, risshun), le 4 fĂ©vrier, correspondait Ă©galement Ă  l’ancien calendrier lunaire japonais, tout en marquant la transition du froid de l’hiver Ă  la chaleur du printemps. Pour ces raisons, cette journĂ©e serait devenue particuliĂšrement importante et, avec le temps, le terme Setsubun est devenu associĂ© uniquement au dĂ©but du printemps. Cependant, si la plupart du temps le dĂ©but du printemps (立昄, risshun) tombe le 4 fĂ©vrier, selon les positions relatives de la Terre et du Soleil, il peut arriver qu’il y ait un petit dĂ©calage (en raison du fait que la Terre ne tourne pas autour du Soleil en exactement 365 jours) causant la fluctuation du risshun entre le 3 et le 5 fĂ©vrier selon les annĂ©es. Ainsi certaines annĂ©es le Setsubun est cĂ©lĂ©brĂ© le 2 ou bien le 4 fĂ©vrier.

On raconte ensuite que selon la superstition japonaise le monde serait plus sensible Ă  l’influence du mal (reprĂ©sentĂ©s par les dĂ©mons que l’on appelle Oni en japonais (éŹŒ)) lors des changements de saisons. Un rituel connu sous le nom de tsuina (èżœć„ș) ou aussi oni-yarai (éŹŒéŁă‚‰ă„) pour dissiper la perversitĂ© a donc Ă©tĂ© pratiquĂ© dans la cour impĂ©riale Heian et dans d’autres lieux lors de Setsubun. Cette coutume originaire de Chine aurait Ă©tĂ© introduite entre a fin du VIIe et le dĂ©but du VIIIe siĂšcle.

Ainsi, le principal rituel de Setsubun consiste Ă  chasser les dĂ©mons en leur jetant des graines de haricots, d’oĂč le fait que cette fĂȘte se fasse aussi appeler la fĂȘte du lancer de haricots.

※ Setsubun : une fĂȘte qui amuse petits et grands

Bien que l’histoire de Setsubun mette en Ɠuvre la prĂ©sence de dĂ©mons, on va plutĂŽt cĂ©lĂ©brer cette fĂȘte de maniĂšre amusante plutĂŽt qu’effrayante. Les enfants pourraient avoir peur des mĂ©chants Oni mais au contraire, la plupart adorent les chasser Ă  coup de lancer de graines de haricots grillĂ©s !

OĂč et comment fĂȘter Setsubun et s’amuser Ă  chasser les dĂ©mons ? Il existe plusieurs façons de profiter de cette fĂȘte amusante !

‱ Au temple ou au sanctuaire ⛩

Dans les temples, on parle de Setsubune (çŻ€ćˆ†äŒš) et dans les sanctuaires, Setsubunsai (çŻ€ćˆ†ç„­) mais les uns comme les autres cĂ©lĂšbrent en gĂ©nĂ©ral l’Ă©vĂ©nement en vendant des Ehomaki (恔æ–čć·») pour en moyenne 400 „ et en organisant le lancer de graines de haricots grillĂ©s (è±†ăŸă, mamemaki) devant enfants et parents, un sac Ă  la main pour en rĂ©cupĂ©rer le maximum. Les lieux sacrĂ©s rassemblent de nombreux habitants et visiteurs.

Pour les endroits les plus populaires il y a par exemple les temples Zojoji (汗侊ćŻș) ou bien Sensoji (攅草ćŻș) du cĂŽtĂ© de Tokyo. Pour Ă©viter trop de foule et profiter plus tranquillement des festivitĂ©s dans un plus petit lieu, optez pour le temple ou le sanctuaire de votre quartier ! Il y en a forcĂ©ment un qui cĂ©lĂšbre l’Ă©vĂ©nement !

Par exemple, si vous habitez Shinohara, Yokohama (æšȘæ”œćž‚çŻ ćŽŸç”ș), allez par exemple au sanctuaire Shinohara Hachiman (çŻ ćŽŸć…«ćčĄç„žç€Ÿ). Le lancer de graines de haricots grillĂ©s commence vers 10:30 et dure 30 minutes. Le prĂȘtre shintoĂŻste, kannushi (焞䞻) rĂ©cite d’abord un chant religieux. Puis les enfants, et parfois les adultes viennent sur le palais kagura-den (ç„žæ„œæźż) pour lancer des haricots Ă  la foule en criant « Oni wa soto! Fuku wa uchi! » (éŹŒăŻć€–! 穏は憅!), ce qui signifie « Dehors les dĂ©mons! Dedans le bonheur! » Ça finit par les organisateurs qui lancent les gros lots, des sacs de graines de haricots et autres friandises.

Si on lance les graines pour faire fuir les dĂ©mons, on les mange aussi pour apporter la bonne fortune. Il est dit que si on mange le nombre de graines de haricots correspondant Ă  notre Ăąge, nous serons en bonne santĂ© toute l’annĂ©e !

Ceci Ă©tant dit, d’autres rituels existent Ă©galement et varient selon les rĂ©gions. Dans le Kansai, la fĂȘte se vit autrement avec un rituel bien connu : le karosai (火炉焭). Si vous cĂ©lĂ©brez Setsubun Ă  Kyoto, le rituel, parmi nombreux d’autres, commence Ă  23h00. Cependant dans d’autres sanctuaires plus petits et moins frĂ©quentĂ©s, il peut avoir lieu plus tĂŽt dans la soirĂ©e. C’est le cas du sanctuaire Katano (ç‰‡ćŸœç„žç€Ÿ) situĂ© dans la ville d’Hirakata (枚æ–č澂).

Lors du karosai, de vieilles amulettes (お漈り, omamori) et de vieux talismans en bois (ăŠæœ­, ofuda) avec des vƓux Ă©crits dessus sont brĂ»lĂ©s dans un grand pot de feu. Celui-ci est installĂ© devant l’une des portes du sanctuaire (鳄汅, torii) et les talismans et amulettes rapportĂ©s par les fidĂšles et les visiteurs y sont brĂ»lĂ©s afin que les esprits en eux puissent ĂȘtre libĂ©rĂ©s. Pendant que le prĂȘte shintoĂŻste (焞䞻, kannushi) rĂ©cite un chant religieux, les gens s’approchent Ă  tour de rĂŽle des flammes et y jettent leurs vieux charmes, faisant grandir le diamĂštre de ce feu jusqu’Ă  plus de cinq mĂštres. Bien que l’on sente une forte chaleur, on dit que si vous vous approchez des flammes, vous serez en bonne santĂ© pour l’annĂ©e Ă  venir. Admirer les flammes, Ă©couter les chants en toute tranquillitĂ© apaise les cƓurs et les esprits.

AprĂšs quoi, Setsubun se termine dignement par un petit festin : la dĂ©gustation d’amasake (甘酒, boisson peu alcoolisĂ©e que l’on sert rĂ©guliĂšrement lors des fĂȘtes traditionnelles dans les temples et sanctuaires) et d’ehomaki (恔æ–čć·») Ă  manger entier dans la direction Eho (恔æ–č).

Shinohara Hachiman Jinja (çŻ ćŽŸć…«ćčĄç„žç€Ÿ)
Adresse : 2735 Shinoharacho, Kohoku-ku, Yokohama, Kanagawa (ç„žć„ˆć·çœŒæšȘæ”œćž‚æžŻćŒ—ćŒș篠掟ç”ș2735)
AccĂšs : Kikuna Station (JR Yokohama Line, Toyoko Line) sortie ouest
Site internet : http://www.shinohara-80000.com

Sanctuaire Katano (ç‰‡ćŸœç„žç€Ÿ)
Adresse : 2-21-15 Makinosaka, Hirakata, Osaka (性é˜Șćșœæžšæ–č澂牧野é˜Ș2侁盼21−15)
AccĂšs : Makino Station (Keihan Line) sortie 1
Site internet : https://www.katanojinja.com

‱ A son domicile 🏡

On suit aussi la tradition du mamemaki en lançant les graines de haricots grillĂ©s par la fenĂȘtre des maisons en criant « Oni wa soto! Fuku wa uchi! » Il s’agit donc de faire fuir les forces nĂ©fastes incarnĂ©es par les dĂ©mons (éŹŒ) qui cherchent Ă  envahir le foyer Ă  chaque nouvelle annĂ©e et d’attirer la bonne fortune (犏) dans la maison. Le plus souvent dans les familles japonaises, le pĂšre porte un masque de dĂ©mon et les enfants lui jettent des graines de haricots. Les Ă©coles organisent parfois aussi le Setsubun oĂč les professeurs se dĂ©guisent en dĂ©mon et les enfants leur jettent les graines de haricots.

‱ En mangeant 🍣

Autre pratique Ă  inclure dans cette tradition ; manger un ehomaki (恔æ–čć·») en soirĂ©e. Il s’agit d’un long maki contenant le plus souvent des lĂ©gumes, des Ɠufs et de la viande. Il faut le manger en entier, il n’est donc jamais coupĂ© en petits rouleaux comme les maki traditionnels. Le ehomaki se mange dans la direction Eho (恔æ–č) afin d’ĂȘtre heureux le reste de l’annĂ©e. Eho est la direction annuelle d’Eto (ćčČæ”Ż), qui reprĂ©sente les douze signes du zodiaque chinois. La direction change selon les annĂ©es. Pour 2019, la direction Eho correspondait Ă  l’Est/Nord-Est (æ±ćŒ—æ±). En 2020 c’Ă©tait Ouest/Sud-Ouest (è„żć—è„ż), en 2021 c’Ă©tait Sud/Sud-Est (ć—ć—æ±), en 2022 Nord/Nord-Ouest (ćŒ—ćŒ—è„ż)…

Cette tradition venue d’Osaka oĂč elle est appelĂ©e marukaburizushi (äžžă‹ă¶ă‚ŠćŻżćž, rouleau de sushi croquĂ© tel quel), s’est rĂ©pandue en 1998, aprĂšs que la chaĂźne de konbini 7-Eleven l’a commercialisĂ©e sous le nom d’ehomaki.
Donc pas seulement dans les lieux sacrĂ©s, au konbini et au supermarchĂ©, des ehomaki sont exceptionnellement vendus Ă  l’occasion de Setsubun, aux goĂ»ts variĂ©s de taille standard ou moitiĂ© rĂ©duite, au prix allant de 300 „ Ă  800 „. Ces longs maki sont bien garnis et bien consistants avec des lĂ©gumes, de la salade, des Ɠufs, de la viande ou des fruits de mer. Hum c’est bon ! ă†ăŸă„ïŒă†ăŸă„ïŒ

Les tendances Ă©voluent au fil des annĂ©es. On va trouver de plus en plus de ehomaki avec des ingrĂ©dients variĂ©s et aussi des ehomaki sucrĂ©s ! Il s’agit tout simplement d’un gĂąteau roulĂ© portant le nom de Setsubun Roll (çŻ€ćˆ†ăƒ­ăƒŒăƒ«), et contenant par exemple de la crĂšme chantilly et de la confiture de fraises.

Setsubun, c’est une occasion de diffuser des ondes positives en s’amusant et de passer un sympathique moment en famille et d’envoyer bouler ses dĂ©mons intĂ©rieurs et ses pensĂ©es nĂ©gatives !

đŸ“· Toutes les photos sur Flickr đŸ“·

※ Kimi tĂ©moigne (ă‚­ăƒŸăźèšŒèš€)

Setsubun est sans doute devenu ma fĂȘte prĂ©fĂ©rĂ©e au Japon ! Quand j’en ai entendu parler pour la premiĂšre fois, j’ai adorĂ© le concept. J’ai fĂȘtĂ© mon premier Setsubun en 2019 en allant au temple. Être tous rĂ©unis pour crier « Dehors les dĂ©mons ! » et rĂ©colter des graines de haricots pour la bonne fortune Ă©tait un moment convivial et amusant. Depuis, j’essaie au mieux de le fĂȘter tous les ans, en mangeant les graines de haricots ainsi que le dĂ©licieux ehomaki. Depuis que je travaille en Ă©cole maternelle, j’ai aussi instaurĂ© cette tradition comme activitĂ© dans mes cours d’anglais. On s’amuse beaucoup avec les enfants en faisant le lancer de haricots. Parfois je joue mĂȘme le dĂ©mon et ça les amuse beaucoup.

※ Vocabulaire (èȘžćœ™)

節戆 (せ぀ぶん) = setsubun, fĂȘte du lancer de haricots
è±†ăŸă (ăŸă‚ăŸă – mamemaki) = lancer de graines de haricots
立昄 (りっしゅん – risshun) = premier jour du printemps
éŹŒ (おに – oni) = dĂ©mon, ogre, monstre
焞䞻 (かんぬし – kannushi) = prĂȘte shinto
犏 (ă”ă – fuku) = bĂ©nĂ©diction, fortune, chance, richesse
怖 (そべ – soto) = extĂ©rieur, dehors
憅 (うち – uchi) = dedans
お漈り (ăŠăŸă‚‚ă‚Š – omamori) = porte-bonheur, amulette, talisman
ăŠæœ­ (おごだ – ofuda) = amulette, talisman en bois


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▶ Trick Or Treat : Halloween au Japon (æ—„æœŹă§ăźăƒăƒ­ă‚Šă‚Łăƒł)

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Halloween (ハロォィン), cette fĂȘte folklorique originaire des Ăźles britanniques s’est aussi rĂ©pandue jusqu’au Japon ! Bien longtemps aprĂšs, mais aujourd’hui c’est un Ă©vĂ©nement populaire que beaucoup de Japonais aiment cĂ©lĂ©brer.

※ Halloween au Japon : depuis quand ? (ăƒăƒ­ă‚Šă‚ŁăƒłăŻæ—„æœŹă«ă„ă€ă‹ă‚‰ïŒŸ)

On pourrait dire que Halloween au Japon n’existe que depuis rĂ©cemment. C’est d’abord le magasin Kiddy Land Harajuku qui a commencĂ© Ă  vendre des produits liĂ©s Ă  Halloween dans les annĂ©es 1970. Puis en octobre 1983, le magasin a Ă©galement organisĂ© le premier dĂ©filĂ© d’Halloween du Japon. En octobre 1992, le parc d’attractions Namco Wonder Eggs a lancĂ© sa Wonder Halloween Party pendant laquelle un concours de costumes figurait au programme et oĂč l’entrĂ©e des visiteurs en costumes Ă©tait gratuite.

Halloween aurait surtout gagnĂ© en notoriĂ©tĂ© suite Ă  un Ă©vĂ©nement Halloween organisĂ© Ă  Tokyo Disneyland (東äșŹăƒ‡ă‚Łă‚șăƒ‹ăƒŒăƒ©ăƒłăƒ‰) en 1997. L’un des plus grands parcs Ă  thĂšme du Japon aurait suscitĂ© l’intĂ©rĂȘt de ceux qui ne connaissaient pas Halloween. Puis, Ă  la fin des annĂ©es 2000, les fabricants de confiseries se sont Ă©galement intĂ©ressĂ©s Ă  Halloween et ont commencĂ© Ă  vendre des produits sur le thĂšme de cette fĂȘte chaque annĂ©e.

※ EvĂ©nements pendant Halloween au Japon (æ—„æœŹă§ăƒăƒ­ă‚Šă‚ŁăƒłăźèĄŒäș‹)

Pendant Halloween au Japon, tout le monde se dĂ©guise, petits comme grands ! Le contraire serait mĂȘme Ă©tonnant quand on sait que le pays est aussi connu comme Ă©tant le pays du cosplay ! Halloween est une occasion parfaite pour les passionnĂ©s de crĂ©er leur propre costume (ä»źèŁ…, kasƍ), unique et original sans oublier d’ĂȘtre effrayant bien sĂ»r ! Pour ceux qui n’ont ni la patience ni le talent, il est possible de trouver facilement des dĂ©guisements, du maquillage et des accessoires parfois pour pas cher (mais pas toujours de bonne qualitĂ©, attention) dans les magasins fourre-tout, comme par exemple DON QUIJOTE.

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Tout comme l’est devenue la Saint-Valentin, Halloween est une bonne stratĂ©gie marketing pour le pays du Soleil Levant. Bien Ă©videmment Ă  l’approche de la fĂȘte, et bien avant, parfois Ă  la fin de l’Ă©tĂ©, les boutiques mettent en avant leurs divers produits spĂ©cial Halloween en plus de vendre des bonbons et sucreries Ă  l’effigie de la fĂȘte ! Dans les konbinis, on peut trouver des gĂąteaux et autres pĂątisseries spĂ©cial Halloween et donc souvent au gout de potiron et en forme de monstre. Les chaines de cafĂ©s comme Starbucks ajoutent Ă  leur menu une boisson spĂ©cial Halloween limitĂ©e et des pĂątisseries temporaires. Les magasins Ă  100 „ comme DAISO proposent diverses dĂ©corations, de la papeterie et des dĂ©guisements. Il y a tout pour fĂȘter Halloween comme il se doit !

Cependant, Halloween se fĂȘte un peu diffĂ©remment au Japon. Les enfants se dĂ©guisent et s’Ă©changent des bonbons au lieu d’aller les rĂ©clamer en faisait la tournĂ©e des maisons du quartier. Dans les Ă©coles maternelles, il n’est pas rare de voir les enseignants se dĂ©guiser en monstre, sorciĂšre, fantĂŽme et autre crĂ©atures pour aller surprendre les enfants dans les salles de classe et leur offrir quelques bonbons.

Chez les plus grands, on revĂȘtit son plus laid et effrayant costume et on part dans les grands quartiers populaires oĂč se rassemblent souvent beaucoup de personnes, lĂ  oĂč le plus de zombies, de sorciĂšres ou de vampires se rencontrent. Shibuya est bien le quartier de Tokyo oĂč tout le monde se rassemble pour fĂȘter Halloween. Chaque annĂ©e, des milliers de personnes dĂ©guisĂ©es dĂ©filent dans les rues si bien qu’elles deviennent bondĂ©es. Halloween arrangĂ© dans le style japonais devient un Ă©vĂ©nement de costumes et de cosplay. HĂ©las, en raison de la forte affluence de personnes, cet Ă©vĂ©nement est aussi devenu la cause de nombreuses arrestations pour Ă©tat d’ivresse et une forte dispersion de dĂ©chets dans les rues, notamment celles de Shibuya. Des incidents qui malheureusement s’intensifient au fil des annĂ©es.

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Enfin, dans les parcs d’attractions et les parcs Ă  thĂšme, Halloween fait l’objet d’une grande fĂȘte d’automne qui se dĂ©roule chaque annĂ©e et s’Ă©tend souvent de septembre Ă  novembre. Depuis son lancement en 1997, Tokyo Disney Resort maintient son Ă©vĂ©nement Halloween avec parades, vente de produits spĂ©ciaux et des menus spĂ©cial Halloween dans ses restaurants. Depuis 1997 Ă©galement, se tient autour de la gare JR de Kawasaki (prĂ©fecture de Kanagawa) une parade Halloween, Kawasaki Halloween Parade (ă‚«ăƒŻă‚”ă‚­ăƒ»ăƒăƒ­ă‚Šă‚Łăƒłăƒ»ăƒ‘ăƒŹăƒŒăƒ‰), oĂč dĂ©filent 3 000 personnes dĂ©guisĂ©es devant une foule de 100 000 personnes. Depuis 2011, Universal Studios Japan (ăƒŠăƒ‹ăƒăƒŒă‚”ăƒ«ăƒ»ă‚čタゾă‚Șăƒ»ă‚žăƒŁăƒ‘ăƒł) se met aussi en mode Halloween avec son Ă©vĂ©nement Halloween Horror Nights (ăƒăƒ­ă‚Šă‚ŁăƒŒăƒłăƒ»ăƒ›ăƒ©ăƒŒăƒ»ăƒŠă‚€ăƒˆ) oĂč des zombies et autres crĂ©atures monstrueuses envahissent les ruelles du parc une fois la nuit tombĂ©e.

※ CĂ©lĂ©bration d’Halloween Ă  Shibuya : Kimi tĂ©moigne

Je n’ai pas eu l’occasion de le fĂȘter Halloween lors de ma premiĂšre annĂ©e en PVT car je travaillais. Cependant, je me rappelle qu’en rentrant chez moi du cĂŽtĂ© de Shibuya, j’avais vu beaucoup de monde dĂ©guisĂ© !

J’ai fĂȘtĂ© mon premier Halloween au Japon en 2016. Cette annĂ©e-lĂ , le 31 octobre tombait un lundi mais durant toute la semaine prĂ©cĂ©dente les gens le fĂȘtaient en dĂ©filant dans les rues et en se dĂ©guisant. Je m’Ă©tais donc dĂ©cidĂ©e pour le fĂȘter le dimanche 30 octobre. Je me suis rendue Ă  Shibuya avec un costume destroy de zombie achetĂ© le matin mĂȘme Ă  DON QUIJOTE et une cape pour avoir chaud et je me suis maquillĂ©e une fois sur place.

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J’ai retrouvĂ© mes amis prĂšs de Hachiko qui Ă©tait aussi dĂ©guisĂ© pour l’occasion. Vers 16h il y avait du monde mais encore peu de gens dĂ©guisĂ©s. La foule Ă©tait vraiment trĂšs dense en soirĂ©e, encore pire que d’habitude ! La circulation en devenait difficile ! Alors qu’on galĂ©rait Ă  se frayer un chemin pour arpenter le quartier en mode Halloween, on entendait sans cesse cette mĂȘme question : « ć†™çœŸæ’źăŁăŠă‚‚いいですか » (Shashin totte mo ii desu ka? = Est-ce qu’on peut prendre une photo ?). Pendant Halloween, tout le monde devient ton ami et c’est l’Ă©change de photos et de selfie. Je crois que nous nous sommes retrouvĂ©es dans la carte mĂ©moire de centaines de smartphones ce soir-lĂ  !

Nos costumes n’Ă©taient pas les plus originaux, mais ce petit Ă©change avec les japonais, mais aussi les chinois, corĂ©ens, amĂ©ricains Ă©tait vraiment sympathique ! Mais moi j’ai surtout aimĂ© faire une photo avec eux !

En plus quand je leur ai dit que j’Ă©tais française, ils ont tous criĂ© : « BONJOUUUUR ! C’EST BOOOON ! ».

Pour le dĂźner, pour rester dans le thĂšme, nous sommes allĂ©s au Lockup, un restaurant ressemblant Ă  une prison et donc basĂ© sur le thĂšme de l’horreur ! Un endroit que j’ai dĂ©jĂ  testĂ© deux fois par le passĂ© et que j’aime bien !

On mange et on boit dans une cellule de prison bien sombre et on nous sert des cocktails Ă©tranges dans des bĂ©chers ou des Ă©prouvettes (moi qui ai travaillĂ© en laboratoire, ça me fait toujours rire de boire lĂ -dedans), les plats n’ont rien d’extraordinaire mais sont dĂ©corĂ©s de façon Ă  leur donner un petit cĂŽtĂ© effrayant, comme la pizza zombie, qui ressemblait plutĂŽt Ă  une pizza momie… Les serveurs sont habillĂ©s en dĂ©tenus de prison et quand vient l’heure du « show », le bar entier plonge dans l’obscuritĂ© et ces derniers se dĂ©guisent en monstres pour venir pour faire peur ! Donc penser Ă  garder son sang froid. J’ai beau connaĂźtre le concept, ces monstres rĂ©ussissent toujours Ă  me faire sursauter !

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L’occasion Ă©tait trop bonne pour y venir pendant Halloween. C’Ă©tait comme une soirĂ©e habituelle, mais y cĂ©lĂ©brer mon anniversaire m’a fait grand plaisir.

The Lockup Tokyo (ă‚¶ăƒ»ăƒ­ăƒƒă‚Żă‚ąăƒƒăƒ—TOKYO)
Adresse : Shinjuku Square Building 6F-7F, 1-16-3 Kabukicho, Shinjuku, Tokyo (東äșŹéƒœæ–°ćźżćŒș歌舞䌎ç”șïŒ‘äžç›źïŒ‘ïŒ–âˆ’3 6F・7F æ–°ćźżă‚čă‚Żă‚šă‚ąăƒ“ăƒ«)
AccĂšs : Shinjuku Station (JR Lines, Keio Lines, Marunouchi Line, Odakyu Line) sortie est

AprĂšs ça, nous sommes allĂ©s une petite heure au karaokĂ© avant de refaire un petit tour dans Shibuya pour terminer la soirĂ©e. A l’approche du dernier mĂ©tro, les rues Ă©taient encore bien bondĂ©es, avec la police qui galĂ©rait un peut Ă  faire la circulation. Il faut supporter la foule pour cet Ă©vĂ©nement, mais malgrĂ© ça, j’ai trouvĂ© cet Halloween vraiment cool ! Se retrouver au milieu de milliers de personnes d’horizons diffĂ©rents, avoir un bref Ă©change avec eux alors qu’on ne les connait pas… C’est une ambiance que j’aime beaucoup ! Bref, Halloween au Japon, j’adhĂšre et je le fĂȘterais bien tous les week-ends !

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※ Vocabulaire (捘èȘž)

ă‚­ăƒŁăƒłăƒ‡ă‚ŁăƒŒ (kyandii) = bonbons
魔愳 (ăŸă˜ă‚‡ – majo) = sorciĂšre
缒 (ă»ă†ă – hƍki) = balai
ă”ăă‚ă† (fukurƍ) = hibou, chouette
ćžèĄ€éŹŒ (ăă‚…ă†ă‘ă€ă – kyĆ«ketsuki) = vampire
蝙蝠 (こうもり – koumori) = chauve-souris
狌 (おおかみ – ƍkami) = loup
お挖け (おばけ – obake) = fantĂŽme
黒猫 (くろねこ – kuroneko) = chat noir
ă‚Ÿăƒłăƒ“ (zonbi) = zombie
ăƒ•ăƒ©ăƒłă‚±ăƒłă‚·ăƒ„ă‚żă‚€ăƒł (furankenshutain) = Frankenstein
ăŠćŒ–ă‘ć±‹æ•· (おばけやしき – obake yashiki) = maison hantĂ©e
監獄 (かんごく – kangoku) = prison
汓石 (ăŒă›ă – boseki) = pierre tombale
死焞 (ă—ă«ăŒăż – shinigami) = moissonneuse
ä»źèŁ… (かそう – kasƍ) = dĂ©guisement
ăƒ›ăƒ©ăƒŒæ˜ ç”» (ă»ă‚‰ăƒŒăˆă„ăŒ – horā eiga) = film d’horreur
憙真 (しゃしん – shashin) = photo


Plus de vocabulaire dans Cours de Japonais.
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♫ Un article = Une chanson â–ș The Candy Spooky Theater – Trick Or Treat

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▶ Kimi no Nikki ① : Premiers jours au Japon (æ—„æœŹç”ŸæŽ»ăźć§‹ă‚)

Mon premier Katsudon depuis mon arrivĂ©e. çŸŽć‘łă—ă„!

Mon premier Katsudon depuis mon arrivĂ©e. çŸŽć‘łă—ă„!

L’arrivĂ©e et l’installation au Japon n’est pas de tout repos !
Dans ce petit journal (旄蚘, nikki), Kimi raconte ses premiers jours Ă  Tokyo !

※ Dans ma vie NipponeÂ đŸ‡ŻđŸ‡”

Ça fait six jours que je suis Ă  Tokyo. J’ai beaucoup consacrĂ© mon temps au boulot et aux tĂąches administratives. La guest house oĂč je travaille m’offre gratuitement un logement Ă  la place d’un salaire. Un petit dortoir mixte avec une salle de bain. La chambre contient huit lits. Ce n’est pas trĂšs confortable pour installer nos affaires mais pour mes premiers mois, je ferai avec. Quand j’aurais un boulot rĂ©munĂ©rĂ©, je songerai Ă  me prendre un petit appartement ou une share house. On a Ă©galement une table et un frigo pour stocker nos rĂ©serves de nourriture, mais pas de cuisine. Du coup si je veux manger et cuisiner, je dois me rendre dans la salle communue de la guest house. Pareil si je veux avoir internet. Pas de wi-fi dans notre dortoir. Ce n’est pas pratique mais en tant que membre du staff, on peut profiter de la guest house Ă  tout moment. Être dans ce dortoir donne des allures de collocation. Jusque lĂ , nous sommes 5 ; une taĂŻwanaise, deux anglais, une française et moi. Il y a aussi une deuxiĂšme chambre oĂč deux japonaises rĂ©sident. J’ai beaucoup sympathisĂ© avec la taĂŻwanaise avec qui j’exerce mon japonais (elle a un meilleur niveau que moi) en Ă©change je lui apprends quelques mots de français. On est souvent ensemble du coup quand on reste Ă  notre dortoir ou dans la guest house. Bref, je vous fais une visite de notre maison ? C’est parti !

Ce n’est pas du grand luxe, c’est le bordel, mais je m’en contente trĂšs bien ! Mon futur appartement sera sĂ»rement bien plus petit que ça !

J’ai eu mon premier jour de boulot le 24 juin. Durant cette semaine, j’ai Ă©tĂ© formĂ© un peu par tout le monde aux diffĂ©rentes tĂąches. C’est du mĂ©nage donc rien de bien sorcier. J’ai pu rencontrer les autres personnes qui travaillent Ă  la guest house, dont un autre français. Tout le monde, aussi bien le staff japonais que mes collĂšgues Ă©trangers, est super sympa. Les gens du staff japonais m’ont tout de suite mise dans le bain : ils me parlent en japonais et si jamais je pige rien, ils rĂ©pĂštent en anglais. Une des japonaises m’a tout de suite dit : « Tu dois progresser, donc je te parle en japonais. Tu verras, Ă  force de parler et d’Ă©couter, tu seras Ă  l’aise. Gambatte ! » Je demande pas mieux mĂȘme si les 3/4 du temps je les regarde d’un air hĂ©bĂ©tĂ© en disant (en japonais, quand mĂȘme) « DĂ©solĂ©e, j’ai pas compris…! ». Mes horaires sont super cools : 11h-14h ! Ce qui me laisse du temps pour dormir le matin, et du temps l’aprĂšs-midi pour m’occuper des tĂąches administratives, chercher un autre travail et puis glander aussi haha !

AccompagnĂ©e de la coloc’ taĂŻwanaise, je me suis rendue Ă  la mairie pour faire enregistrer mon adresse au dos de ma carte de rĂ©sident et pour souscrire Ă  l’assurance maladie. Heureusement que j’Ă©tais en compagnie d’une personne maitrisant bien le japonais car les employĂ©s ne parlaient pas tous anglais ! Dans la foulĂ©e, nous nous sommes aussi occupĂ©es de m’ouvrir un compte bancaire et de faire ma carte de retrait. J’ai ouvert un compte Ă  la Shinsei Bank et j’ai une belle carte de retrait… Bleue :D !! Je me suis posĂ©e la question sur prendre une carte de crĂ©dit ou une carte de retrait. Car avec la carte de retrait (qui est gratuite contrairement Ă  la carte de crĂ©dit) on ne peut retirer que de l’argent (logique hein). Et moi qui veut acheter des places de concerts et des CDs sur internet par exemple, comment je fais ? C’est lĂ  que j’aime le Japon ! On a possibilitĂ© de payer avec nos chĂšres Visa/MasterCard, mais aussi, et c’est l’option que je choisis Ă  chaque fois, la possibilitĂ© de payer dans un konbini ! Suffit de choisir lequel et de prĂ©senter un numĂ©ro de paiement et le tour est jouĂ© !

Un… Konbini… ? Nani kore ??? (« C’est quoi ? » en japonais, retenez-le pour les prochains articles). Un konbini (コンビニスンă‚čă‚čトケ, konbiniensu sutoa) est un petit commerce de proximitĂ© ouvert 24h/24 et 7j/7. Quand je dis proximitĂ©, c’est vraiment proximitĂ©. Il y en a partout et de toute sorte : 7 eleven, Family Mart, Lawson, Sunkus, Mini Stop… Rien que dans le coin oĂč je rĂ©side il y a un 7 eleven, un Lawson, un Sunkus… Dans les konbini, on y trouve l’essentiel pour la vie de tous les jours, souvent Ă  petits prix ; alimentation, boissons, petite papeterie, produits mĂ©nagers, hygiĂšne… On peut Ă©galement, comme je le disais plus haut, rĂ©gler ses achats par internet, mais aussi ses factures, rĂ©cupĂ©rer des colis… On y trouve aussi des bornes ATM pour retirer du liquide (mais attention, si cela n’a pas changĂ©, vous ne pouvez retirer qu’une petite somme, maximum 10 000 yens, soit environ 73€, si je me rappelle bien) et des bornes spĂ©ciales (dans les Mini Stop, ces bornes s’appellent Loppi) pour rĂ©server billets de concerts et autres loisirs, mais sachez que ces trucs ne sont qu’en japonais. Du moins, Ă  l’Ă©poque oĂč j’ai du acheter un ticket de concert avec ce truc, c’Ă©tait tout en japonais et l’employĂ© du konbini ne parlait pas anglais. C’Ă©tait drĂŽle. Certains konbini disposent aussi de micro-ondes pour rĂ©chauffer vos plats que vous venez d’acheter ainsi que des tables et des chaises pour manger rapidement sur place ! Enfin ces konbini n’existent pas qu’au Japon. J’en ai aussi vu en CorĂ©e, en Malaisie et Ă  TaĂŻwan :). J’admire la personne qui a inventĂ© le konbini ! T’as besoin d’un petit truc d’urgence ? T’as une petite faim ? Fais trois pas et HOP te voilĂ  au konbini ! J’aime les konbini !

Le premier truc oĂč je me suis retrouvĂ©e dans une impasse, c’est l’achat du tĂ©lĂ©phone. Et pourtant ce jour-lĂ , je suis allĂ©e au magasin avec mon amie Mitsu et son copain japonais. Ici les forfaits sont sur un engagement de deux ans minimum. Si je ne reste qu’un an au Japon, il est prĂ©fĂ©rable d’avoir une carte prepaid, mais avec la carte prepaid on a pas internet. Or j’ai besoin d’internet, rien que pour pouvoir contacter mes amies ou le boulot, le wifi se capte nulle part ici si on a pas d’abonnement tĂ©lĂ©phonique. A rĂ©flĂ©chir !

Pour finir, j’ai aussi Ă©tĂ© repĂ©rer une laverie car pas de machine Ă  laver au dortoir, mais aussi un supermarchĂ© pour faire les courses. Cette semaine j’ai soit mangĂ© dans des petits restaurants, soit achetĂ© au konbini. Perso, j’adore acheter des cochonneries au konbini mais j’ai dĂ©jĂ  fait limite le tour de tout ce que propose le 7 eleven et niveau prix, mĂȘme si c’est pas cher, j’Ă©conomise mieux en allant au supermarchĂ©, donc Kimi, bouge tes fesses et remets-toi Ă  la cuisine !