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▶ Vandalize : Kimi no Nikki (septembre 2022)

L’autome arrive tout doucement avec ses délicieux produits de saison : kaki, patate douce, chataigne, potiron… On les retrouve en masse dans les supermarchés ou vendus sous toutes les formes dans les cafés, les boutiques et magasins de confiseries. Il y a par exemple Starbucks qui comme chaque automne, sort son frappuccino estival à la patate douce. Et cette année c’est un frappuccino à la patate douce cuite avec un semblant de crème brûlée ! Un mariage de saveurs qui donne un excellent goût ! Pour Kimi, c’est une des meilleures boissons temporaires parmi toutes celles qu’elle a pu tester !

Mais en même temps, il y a encore de belles journées chaudes d’été qui permettent de s’offrir par exemple un weekend entre amis près du lac Kawaguchiko situé au pied du Mont Fuji. Repos dans un cottage confortable, BBQ, balade au soleil près du lac et admiration du Mont Fuji depuis le parc Arakurayama Sengen (新倉山浅間公園)… De quoi se créer ses derniers beaux souvenirs de cet été 2022.

Ou bien une petite sortie d’une journée dans la nature et faire diverses activités extérieures à Mishima Skywalk (三島スカイウォーク), où se trouve le pont suspendu le plus long du pays, d’une longueur de 400 mètres. Payez 1 100 yens pour le traverser et faites le plein d’air frais tout en profitant d’un beau panorama sur le Mont Fuji (富士山) ! Attention, ça bouge plutôt bien en cas de rafales ! Il y a de quoi faire entre accrobranche, promenade dans les jardins, shopping, vélo…

Mishima Skywalk (三島スカイウォーク)
Adresse : 313 Sasahara Shinden, Mishima, Shizuoka (静岡県三島市笹原新田313)
Accès : Sasahara Bus Stop (Tokaido Bus N65)
Site internet : https://mishima-skywalk.jp/
Facebook : Mishima Skywalk | Instagram : @mishima_skywalk | Twitter : @mishima_skywalk

Quand au travail septembre devient une période plutôt chargée pour certains, c’est reposant de pouvoir s’offrir des weekends détente. Dans les écoles maternelles et primaires par exemple, les enfants commencent sérieusement à préparer le festival de sport (運動会) prévu pour le mois suivant. Pour eux comme pour les professeurs, c’est fatigant, surtout quand les rayons du soleil tapent encore très fort ! Un weekend ou pourquoi pas carrément la Silver Week ? Un long weekend voire une semaine de vacances grâce à deux jours fériés : le jour du respect pour les personnes âgées (敬老の日) qui tombe le troisième lundi de septembre, et le jour de l’équinoxe d’automne (秋分の日) qui tombe habituellement le 22 ou le 23 septembre.

Un autre jour de célébré mais qui n’est pas pour autant un jour férié, c’est la journée du noir (黒の日) ! En japonais, cela se dit « Kuro no Hi ». Dans le mot Kuro (noir) on retrouve ku, de kyu qui correspond au chiffre neuf, et ro, de roku qui correspond au chiffre six. Ainsi cette journée se célèbre le 6 septembre (9月6日) et on met en avant tout ce qu’on trouve de… Noir incluant en premier la teinture noire traditionnelle des kimonos ! Puis aussi des vêtements, des objets, de la nourriture… Certains restaurants et enseignes iront même jusqu’à proposer à la vente des produits et des plats tout en noir !

Septembre est un mois assez sympa au final même si ses journées raccourcissent petit à petit avec des températures plus fraîches.

📔 Articles à consulter

• 飲食・Manger & Boire •

👳🏽‍♂️ LUMBINI, le meilleur restau indien du Kansai 👳🏽‍♂️

• 極楽・S’amuser •

🎢 Universal Studios Japan (ユニバーサルスタジオジャパン) 🎢

• イベント・Évenements •

🏫 Les événements scolaires (学校行事) 🏫

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🛣️ Road trip à Hokkaido – Le Kimitinéraire 🛣️

🛣️ Road trip à Shikoku & Awaji Island – Le Kimitinéraire 🛣️

• 料理・Cuisine •

🥞 Pancakes soufflés au sakura (桜のスフレパンケーキ) 🥞

📷 Galeries photos à admirer

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🚙 Hokkaido Road Trip 🚙

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🗻 Around Mount Fuji (富士山周辺) 🗻

🎥 Vidéos à visionner

🍜 本日のレストラン・Le restau du jour「ラーメン来来亭」 🍜

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Le petit sanctuaire paisible Sannomiya de Hirakata. 枚方市の三之宮神社 Découvert en redescendant du mont Kunimi. #japan #osaka #travel #日本 #kansai #大阪 #shrine

♬ Butter – 방탄소년단 (BTS)

🇯🇵 Dans ma vie Nippone

• Keep travelling・旅行を続ける •

On arrête pas les voyages ! Même si ils ne durent qu’un weekend, après une dure semaine chargée et fatiguante, pouvoir se relaxer ailleurs fait toujours du bien et redonne la bonne humeur ! Prendre son sac un vendredi soir, monter dans un bus ou un train et le lendemain découvrir de nouveaux horizons. Se découvrir davantage et partager de nouveaux souvenirs avec des êtres chers, rencontrer de nouvelles personnes intéressantes et ouvertes d’esprit. Cela résume très bien mon voyage de septembre ; ce petit weekend entre amis à Kawaguchiko !

Notre cottage avec vue sur le Mont Fuji était un logement de rêve, la météo parfaite et ensoleillée nous a permis de profiter des magnifiques paysages, retourner près de la pagode du parc Arakurayama Sengen (新倉山浅間公園) m’a rendue nostalgique. C’était comme dans mes souvenirs, il y avait ce même soleil brillant, le Mont Fuji splendide et imposant, si beau à admirer. Il y avait aussi cependant la chaleur et plus de visiteurs.

Beaucoup de Japonais me demandent souvent quel est l’endroit que j’ai le plus préféré au cours de mes voyages au Japon. C’est toujours difficile de choisir parmi tous les beaux endroits dans lesquels je me suis rendue. Mais peut-être que cet endroit serait ma réponse la plus appropriée. Je suis venue ici pour la première fois en décembre 2013. Je me rappelle encore à quel point j’étais émerveillée par ce paysage magnifique. Si bien que je suis restée là pendant plusieurs heures, dans cet environnement paisible sans personne autour. 9 ans plus tard (punaise, tant que ça ?! 😱), je suis finalement revenue. Beaucoup de choses ont changé dans ma vie, mais cet endroit demeure beau, apaisant et cher à mon cœur.

Il y a encore une longue liste d’endroits que je veux découvrir, des choses que je veux expérimenter. Donc oui, même si je n’ai plus le temps pour glander, je veux continuer à voyager et m’évader !

Quels voyages se réserve donc Kimi pour le mois d’octobre ?
Nous le saurons dans le prochain numéro de Kimi no Nikki !


♫ Un article = Une chanson ► ONE OK ROCKVandalize

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▶ Starting Now : Kimi a escaladé le Mont Fuji 🗻, et de (presque) quatre !

Après avoir gardé fermé ses circuits et ses refuges aux alpinistes du monde entier en été 2020, le Mont Fuji (富士山) redevenait accessible jusqu’à son sommet début juillet pour sa période habituelle durant laquelle l’ascension est possible à travers quatre circuits.

Le Mont Fuji, fierté du Japon et foyer spirituel des Japonais depuis les temps anciens. Sa forme conique quasi-parfaite font tout le charme et la beauté de cette montagne sous tous les angles. Haut de 3 776 mètres, le Mont Fuji, montagne numéro 1 du Japon, montage la plus haute du Japon, invite chaque année les alpinistes du monde entier à se hisser à son sommet pour découvrir la vraie beauté du Pays du Soleil Levant !

Kimi, elle le connait bien ce grand Fujisan pour l’avoir déjà escaladé trois fois. A travers son témoignage, elle vous partage sa quatrième ascension.

❣ Préparation & Matériel (準備と用具)

Avant de se lancer dans l’aventure, il est bon de faire un petit rappel des provisions à emporter et de s’assurer de bonnes conditions physiques ! Le Mont Fuji est une montagne charmante mais ne doit pas être prise à la légère. Mieux vaut être bien préparé !

Les choses nécessaires pour une bonne ascension :

  • un grand sac à dos adapté pour la randonnée (entre 25L et 30L pour y caser toutes les affaires)
  • des chaussures de marche
  • 2 à 3L d’eau
  • des boissons riches en protéines et des barres énergétiques
  • des sandwich, onigiris, snacks, fruits, etc… pour les pauses repas
  • de l’argent pour payer les toilettes (200 à 300 ¥ selon l’altitude), des nouilles instantanées et des boissons chaudes (400 à 900 ¥)
  • 1 000 ¥ pour l’entretien des lieux, réalisé par Mt. Fuji Preservation Association Fund
  • des vêtements chauds (pantalon, chaussettes épaisses, pull, bonnet, gants, écharpe…)
  • une couverture
  • un chapeau, une casquette, ou bien un casque
  • des lunettes de protection
  • des vêtements de pluie ou un k-way
  • une serviette et/ou des lingettes rafraîchissantes
  • une trousse de survie contenant pansements, mouchoirs, médicaments
  • une lampe de poche ou une lampe frontale avec des piles de rechange
  • des sacs plastiques pour les déchets

Il y a quatre circuits pour escalader le Mont Fuji, dont le point de départ est fixé à la 5ème station de chacun d’eux et qui sont distingués par leur couleur : le circuit Yoshida (吉田), le circuit Subashiri (須走), le circuit Gotemba (御殿場), et le circuit Fujinomiya (富士宮).

YoshidaSubashiri
Point de départ5ème station de la ligne Fuji-Subaru (2 300m d’altitude)5ème station de Subashiri (2 000m d’altitude)
Distance7,5 km7, 8 km
Durée6 heures pour l’ascension, 3 heures pour la descente6 heures pour l’ascension, 3 heures pour la descente
Parcours La piste pour l’ascension est différente de la piste de descente. La section entre l’ancienne 8ème station et le sommet est la même que celle du circuit Subashiri.La piste pour l’ascension est différente de la piste de descente. La section entre l’ancienne 8ème station et le sommet est la même que celle du circuit Yoshida.
InstallationsNombreux refuges et toilettes. Nourriture et boissons servies 24h/24.Quelques refuges et toilettes. Nourriture et boissons non disponibles la nuit.
PopularitéCircuit le plus emprunté par les touristesPeu fréquenté mais peu être bondé à partir de l’ancienne 8ème station jusqu’au sommet
Nombre d’alpinistes (Été 2019)149 969 personnes20 215 personnes
GotembaFujinomiya
Point de départ5ème station de Gotemba (1 440m d’altitude)5ème station Fujinomiya (2 390m d’altitude)
Distance11 km5 km
Durée8 heures pour l’ascension, 4 heures pour la descente5 heures pour l’ascension, 3 heures pour la descente
Parcours L’altitude au point de départ est faible et la pente est très raide, ce parcours convient aux bons marcheurs qui peuvent faire face à une grande différence d’altitude.La pente est raide et rocheuse. La piste pour l’ascension est la même que la piste de descente. Point d’arrivée proche du pic Kengamine.
InstallationsTrès peu de refuges et toilettes. Nourriture et boissons non disponibles la nuit. Quelques refuges et toilettes. Nourriture et boissons non disponibles la nuit.
PopularitéCircuit le moins empruntéCircuit très populaire
Nombre d’alpinistes (Été 2019)12 230 personnes53 232 personnes

Pour plus de détails sur l’ascension du Mont Fuji, rendez-vous sur le site officiel qui est très bien renseigné ou sur l’article de la première ascension de Kimi.

❣ Le circuit Gotemba (御殿場ルート)

Le circuit Gotemba est physiquement le plus difficile des quatre circuits. Avec la distance de parcours la plus longue et la plus grande différence d’altitude, le point de départ se trouvant à 1 440 mètres d’altitude, ce circuit est apprécié des alpinistes expérimentés. Il s’étend sur une distance de 11 km pour une durée de 8 heures pour l’ascension et 4 heures environ pour la descente. D’un côté ceux qui montent, sur le chemin sablonneux en zigzag et d’un autre ceux qui descendent en ligne droite. La pente est assez raide malgré les apparences. Au point Jirobo (次郎坊), les chemins de la montée et de la descente se croisent. À la tombée de la nuit, il est difficile de bien voir et de ne pas se tromper de route.

Non loin de la nouvelle 5ème station se trouve le premier refuge Oishi-chaya (大石茶屋). Il y fait une température agréable et qu’on s’apprête à monter ou qu’on vienne de redescendre, il est toujours bon d’y faire un arrêt pour (re)prendre des forces.

Il s’agit du circuit le moins fréquenté des quatre. Cependant, on croise tout de même un certains nombre de personnes ! En 2019, environ 12 000 alpinistes sont montés par le circuit Gotemba.

Pour se rendre à la 5ème station, il faut prendre les bus dits Climbers’ bus opérationnels pendant les dates d’ouverture des circuits. Pour le circuit Gotemba, il est possible de prendre le bus depuis la station JR Gotemba (御殿場). La station JR Gotemba est accessible par la ligne JR et par bus au départ de Yokohama, Osaka et Kyoto. Les horaires et les tarifs sont disponibles sur le lien suivant : Climbers’ Bus.

Attention ! Il se peut que les horaires ne soient pas à jour ! Prévoir toujours un peu d’avance pour pouvoir vérifier les horaires sur place. À la date du 22 juillet 2021, les horaires pour se rendre au circuit Gotemba (en vert) et Subashiri (en rouge) étaient les suivants :

❣ L’ascension (登山)

Passé la torii ouvrant sur le circuit Gotemba (御殿場口) et marquant le point de départ depuis la nouvelle 5ème station, on monte aussitôt une pente raide de graviers pendant 10 minutes avant de rejoindre le premier refuge Oishi-chaya (大石茶屋). Il est conseillé de profiter d’y faire une première pause pour se garantir suffisamment d’énergie pour la suite de l’ascension. Car le plus dur reste à venir ! En effet, passé ce refuge, il n’y en a plus aucun jusqu’à la septième station, située à environ 8km. Prévoir assez d’eau et de nourriture pour tenir le long de ce parcours.

En quittant Oishi-chaya, les alpinistes se lancent dès lors dans une ascension rude dont l’intensité de la pente augmente avec l’altitude, accentuant la difficulté du parcours. La pente est assez raide mais la vue du sommet face à soi apporte la joie et l’excitation de faire ce parcours. Jusqu’à passer le point Jirobo (次郎坊), là où les chemins de la montée et de la descente se croisent. À la tombée de la nuit, il est difficile de bien voir et de ne pas se tromper de route. Si vous croisez des gens qui descendent, ce n’est pas bon signe pour vous et il vous faut traverser ou redescendre pour bifurquer sur la bonne route !

Le chemin sablonneux continue pendant ce qui semble une éternité jusqu’à la 7ème station. Les zigzag se poursuivent à n’en plus finir, la pente est de plus en plus raide à force de gagner en altitude. Le chemin est si sablonneux qu’en montée, les pieds glissent, donnant l’impression de faire du sur place. Les lumières de la 7ème station plus haut semblent toujours aussi loin… Pendant les journées ensoleillées, les grimpeurs se retrouvent à faire l’ascension sous un soleil brûlant. Il est important de garder son propre rythme sans trop se fatiguer.

Car oui, cette montée est interminable ! Il n’y a rien, ni espace plat pour soulager un peu les jambes et se poser confortablement, ni toilettes. Il faut tenir physiquement et mentalement pour que le corps ne lâche pas. Pendant l’ascension de nuit, le paysage nocturne, les villes illuminées, le ciel dégagé, laissant voir les étoiles et le clair de lune sont un petit réconfort et on ne manque pas de s’arrêter (trop) souvent sur place pour lever les yeux vers le ciel et profiter de ce silence. Mais dès qu’il faut repartir, le chemin demeure infini, un kilomètre se parcourt en plus d’une heure !

Arriver enfin à la 7ème station n’est pas une grande joie non plus pour les moins expérimentés. Les trois refuges, Hinode (日の出館), Waraji (わらじ館) et Sunabashiri (砂走館), situés respectivement à la 7ème, 7.4ème et 7.5ème stations sont petits, et la nuit tout demeure fermé. Impossible de recevoir une boisson chaude avant 4h30. Il n’y a des toilettes qu’à la 7.5ème station. Un challenge laborieux pour les petites vessies ! Ces trois refuges sont des dernières avant d’atteindre le sommet donc en cas de grosse fatigue, mieux vaut s’y arrêter, quitte à y admirer le lever du soleil.

Puis, ce sont les derniers efforts intenses. Plus que 2,4 km. Plus que deux heures environ. Le chemin jusqu’au sommet paraît proche et loin à la fois. C’est plus dur et plus rocheux mais les jambes ayant déjà subi beaucoup, il est très difficile d’arriver jusqu’en haut.

❣ La descente (下山)

Se poser une heure pour admirer le lever du soleil permet un peu aux jambes de se requinquer. Pour la descente, à partir de la septième station, le chemin et différent de la montée. C’est « simple » et rapide : passé la 7ème station, prendre la direction de Osunabashiri (大砂走) et c’est le début d’une grande piste de sable que les alpinistes doivent débouler en ligne droite. Ceux possédant un fort esprit aventurier peuvent s’amuser à dévaler à toute vitesse la pente recouverte d’épaisses cendres volcaniques tout en regardant le paysage. Inutile de trop réfléchir et autant descendre à toute allure en effectuant des pas de géants sans s’arrêter. De toute façon il n’y a rien pour jusqu’en bas, alors autant foncer. Comme pour le circuit Subashiri, ne pas oublier de prendre des mesures contre les nuages de poussière.

Qu’il soit encore tôt le matin ou non, le soleil tape très fort et l’effort de la descente réchauffe très vite. La descente est donc bien plus rapide que la montée ! Elle demeure longue bien entendu, mais bizarrement un peu plus fun que les descentes des autres circuits, le sable et les graviers permettant d’enfoncer les pieds dans le sol à chaque pas sans glisser.

❣ Kimi témoigne (キミの証言)

Ascension dans la nuit du 22 au 23 juillet 2021. Départ de la 5ème station à 17h45, arrivée à la 7.5ème station à 4h00. Début de la descente à 5h00, arrivée à la 5ème station à 7h45.

Hisashiburi, Mont Fuji ! (久しぶり富士山!) J’avais comme petit challenge perso de faire l’ascension du Mont Fuji tous les ans. 2017, 2018, 2019… Malheureusement en 2020, le Coronavirus m’a empêché de retrouver mon grand Mont Fuji adoré… Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. 2021, c’était l’année des retrouvailles avec ma chère montagne ! Et j’ai finalement relevé ce petit défi d’essayer au moins une fois les quatre circuits !

Il était hors de question que je passe à côté de cette ascension, qu’il pleuve ou pas. La situation sanitaire ne s’arrangeant pas, je pensais d’ailleurs que les circuits resteraient fermés cette année aussi. Surprise ! Ils ont finalement réouverts début juillet ! Il me restait un circuit à expérimenter ! Celui désigné comme étant le plus difficile, le circuit vert : Gotemba (御殿場) !

Habitant maintenant dans le Kansai, il a fallu rajouter le trajet en Shinkansen depuis Kyoto. J’aurais pu opter pour les bus mais ceux-ci circulant la nuit et ne pouvant pas bien dormir en bus, j’ai zappé cette idée au risque d’arriver déjà super fatiguée pour une ascension de nuit. Je suis arrivée le midi à Gotemba où j’ai décidé de rester pour trois nuits. Les prévisions météo n’annonçaient pas un temps fameux. Un peu de pluie, un peu d’orages, mais normalement du temps clair la nuit jusqu’au lever du soleil. Je priais pour que cela soit vraiment le cas ! Je demeurais tout de même impatiente de revivre cette aventure !

D’ailleurs, je me demandais aussi comment ce serait en temps de Covid. Après constatation, je pense que beaucoup étaient impatients que les circuits ouvrent de nouveau cette année. Je n’ai pas eu l’impression que les gens avaient déserté malgré la pandémie. Bien sûr, il y avait un peu moins d’étrangers vu que les touristes n’ont toujours pas accès aux frontières, mais les gens étaient bien là. Au départ des stations, le personnel de l’association de préservation du Mont Fuji contrôlait la température et remettait un bracelet pour preuve (検温・体調 確認済み, Mesure de température et condition physique confirmées).

Après deux ans d’attente, enfin, je suis remontée sur le Mont Fuji, accompagnée de Quentin pour plus de souvenirs drôles ! Mais malheureusement, nous ne sommes pas allés jusqu’au bout. Je ne suis pas fière de moi.

Je connaissais l’ampleur de la difficulté de ce circuit, j’en avais conscience. Mais je ne m’attendais pas à si difficile ! La pente raide de sable n’est pas agréable à monter, et le fait que le chemin ne soit pas moins raide de temps en temps, ou que ce ne soit pas plus rocheux, ne permet aucun moment de répit pour les jambes. Plus le fait qu’il y ait si peu de refuges et de toilettes. Je ne pensais pas me retrouver à pisser hors-piste et en plein air pendant que je n’étais pas trop proches d’autres alpinistes. Je n’osais pas trop boire car je savais que ma vessie allait mal le vivre. L’avantage étant que au moins j’ai fait des économies sur le budget toilettes ! Nous nous sommes souvent arrêtés en plein milieu du chemin mais ça ne garantissait pas une bonne pause. Heureusement, nous avons eu un temps clair permettant d’admirer une vue magnifique.

Arrivés à la 7ème station, le soleil allait se lever. Petite récompense tout de même, malgré une petite nappe de nuages, c’était un beau lever de soleil. Nous l’avons admiré de là. Mais après quoi, mes jambes étant hors-service et mes nerfs ayant lâché bien avant, je n’ai pas eu la force de continuer. Nous sommes finalement redescendus de ce point.

Sur le moment, oui, j’ai dit : « Merde, je redescends. Je ne referai plus jamais ce circuit. C’est trop difficile pour moi. » D’autres personnes avaient fait de même quelques kilomètres avant. Mais avec du recul, après réflexion, je me dis qu’on aurait du essayer de continuer. Je m’en veux et je suis déçue de moi-même. J’avais attendu ce moment deux ans. Escalader le Mont Fuji tous les ans est la chose la plus dingue que j’ai réalisé dans ma vie on ne peut plus banale. Et je m’y sens bien, là-haut. J’ai déjà envie de le refaire, comme chaque année. Cette expérience du circuit Gotemba ne m’aura pas dégoûtée de ma montagne fétiche et je retournerai la voir coûte que coûte ! La prochaine fois, je monterai jusqu’en haut !

❣ Budget approximatif (予算)

  • Nourriture et boissons au konbini : 1 000 ¥
  • Barres énergétiques & lingettes rafraîchissantes (achetés chez Xebio Sports) : 3 342 ¥
  • Bus (バス) : 1 570 ¥ (aller-retour de Gotemba à la cinquième station, ticket à acheter près des arrêts de bus à côté de la station)
  • Toilettes (トイレ🚾) : 500 ¥
  • Don pour l’ascension (富士山保全協力金) : 1000 ¥

Total : 7 412 ¥. Comptez donc en moyenne entre 7 000 et 10 000 ¥ pour l’ascension du circuit Gotemba.

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📷 Toutes les photos sur Flickr 📷


♫ Un article = Une chanson ► 清水美依紗Starting Now 〜新しい私へ〜

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▶ Winding Road : Kimi a escaladé le Mont Fuji 🗻, jamais deux sans trois !

Ce fascinant Mont Fuji, fierté du Japon du haut de ses 3776 mètres, lui accordant le titre de montagne la plus haute de l’archipel.
Inscrit au patrimoine mondial depuis 2013 et dans le cœur de nombreux japonais, il l’est aussi dans celui de Kimi depuis le jour où elle l’a vu du haut du sanctuaire Arakura Fujisengen (新倉富士浅間神社). C’est sa montagne numéro un, qui a en plus fait naître en elle cette passion pour la randonnée.

Chaque été marque le rendez-vous avec Fujisan, celui où Kimi fait l’ascension de nuit pour qu’il lui montre un beau lever de soleil tout en respirant un air frais et pur. Même s’il n’est pas si facile de l’escalader, l’adrénaline est toujours là pour l’emmener au sommet. Après le circuit Yoshida (吉田) puis le circuit Subashiri (須走), Kimi s’est lancé dans l’ascension par le circuit Fujinomiya (富士宮) !

🗻 Le circuit Fujinomiya (富士宮ルート)

Le départ s’effectue à la 5ème station se trouvant à la plus haute altitude parmi les 4 circuits, soit 2390 mètres. Cela en fait le circuit le plus court (5km) avec son point d’arrivée proche du pic Kengamine (剣ヶ峰), le plus haut du Mont Fuji, à donc exactement 3776 mètres d’altitude. C’est pour ça qu’il est aussi très populaire auprès des alpinistes.

C’est le deuxième circuit le plus fréquenté après le circuit Yoshida. Donc même si la durée semble courte, il vaut s’assurer plus de temps en cas d’embouteillages ou de croisements entre ceux qui montent et ceux qui descendent. Car en effet, il est utile de préciser que la route pour la montée et la descente est la même contrairement aux circuits Yoshida et Subashiri.

Pour les débutants ou les non-habitués ainsi que les plus sensibles au changement d’altitude, le circuit Fujinomiya est un bon compromis après le circuit Yoshida. Ceci dit, il est préférable de ne pas commencer l’ascension aussitôt arrivé à la 5ème station pour permettre au corps de s’habituer à l’altitude. De plus il est aussi assez raide et demande d’avoir de bons appuis sur ses jambes ! Avoir des bâtons de marche peut faciliter grandement l’ascension ainsi que la descente.

Pour se rendre à la 5ème station, il faut prendre les bus dits Climbers’ bus opérationnels pendant les dates d’ouverture des circuits. Pour le circuit Fujinomiya, il est possible de prendre le bus depuis les stations JR Shizuoka (静岡), Shinfuji (新富士), Fuji (富士) et Fujinomiya (富士宮). Le ticket aller-retour coûte 3 100 ¥ et est valable sur une durée de trois jours. Les stations JR, en plus d’être accessibles par train, peuvent être rejointes par bus au départ de la gare de Tokyo, l’aéroport de Narita, Osaka et Kyoto. Les horaires et les tarifs sont disponibles sur le lien suivant : Climbers’ Bus.

Attention ! Les horaires ont tendance à changer chaque année ! Comme il est assez compliqué de les trouver à jour sur internet, prévoir toujours un peu d’avance pour pouvoir vérifier les horaires sur place. Pour la saison 2022, les horaires pour se rendre au circuit Fujinomiya étaient les suivants :

🗻 L’ascension (登山)

Le parcours est d’abord en gravier et petits cailloux, puis rocheux après la 7ème station. La pente est raide et ce dès les premiers kilomètres !

La distance entre les stations est relativement courte et on y arrive en 30 minutes en moyenne, excepté entre la 6ème et la nouvelle 7ème station où cela prend 50 minutes environ (40 si vous êtes rapide et habitué 😁). On peut donc monter lentement mais surement et bien se reposer une fois arrivé à une station. Il y a des refuges, à manger, à boire et des toilettes à 200 ¥ à chacune des stations. Les toilettes sont bien surveillées, impossible de gruger. Au fil des années, divers équipements ont d’ailleurs été mis en place pour obliger les alpinistes à payer par tous les moyens comme des verrous qui s’ouvrent une fois les pièces insérées.
A la 6ème station, le refuge propose dans son menu la spécialité (名物) du circuit, Fujinomiya Yakisoba (富士宮やきそば). Il est bien entendu possible de passer une nuit sur le Mont Fuji dans un des refuges implantés au différentes stations du circuit. Il est recommandé de réserver avant pour se garantir une place. Cependant, avec un peu de chance, il reste possible de réclamer un lit le soir-même si il en reste des disponibles. Une nuit coûte environ 8 000 ¥. Il s’agit de simples dortoirs avec des lits superposés. On peut y rester jusqu’à 7h le lendemain.

Par temps dégagé, avec un petit clair de Lune en début de soirée et sous un ciel étoilé toute la nuit, l’ascension devient un moment magique ! Mais plus on gagne en altitude et plus les températures chutent rapidement avec parfois du vent. Il fait en moyenne 6°C au sommet.

Plus on monte et plus il y a de gros rochers. On s’agrippe, on évite de glisser ou de perdre l’équilibre, on admire les étoiles scintillantes pour ne pas penser qu’on galère un peu même si pour les amoureux d’escalade c’est le meilleur circuit.

Après la 8ème station, la pente devient encore plus raide, il faut donc marcher prudemment et lentement pour ne pas accumuler davantage de fatigue.

🗻 Le sommet et le tour du cratère (山頂とお鉢巡り)

En arrivant du circuit Fujinomiya, le point de vue pour voir le lever du soleil est vaste et il est possible de s’asseoir et de bien voir. Pas besoin d’arriver trop à l’avance. Même si il y a autant de monde qu’au point d’arrivée des circuits Yoshida et Subashiri, tout le monde peut admirer le spectacle à l’aise.

Craignant le froid et le vent, j’avais emporté de quoi me couvrir en attendant. À mon arrivée le ciel commençait à s’éclaircir et les premières couleurs du jour apparaissaient. Le dégradé de bleu et le rouge des premiers rayons du soleil offraient déjà un beau spectacle, faisant grandir l’impatience de voir le soleil pointer le bout de son nez. L’attente n’a pas été trop longue et le soleil, magnifique et éblouissant, s’est montré, sans nuages pour gâcher le spectacle !

Il n’y a pas meilleure façon de bien commencer la journée ! L’effort de l’ascension est récompensé et la fatigue un peu oubliée. Un bol de ramen pour reprendre des forces et on est au taquet pour profiter des autres merveilles du sommet.
En une heure et demie environ pour une distance totale de 3km, c’est le petit tour du cratère avec un passage obligé par le pic Kengamine (剣ヶ峰). Il y a la queue pour y faire une photo souvenir. Le tour du cratère, soit le circuit Ohachimeguri (お鉢巡り) vous fait profiter d’un panorama à 360° de dingue ! De là-haut, en cas de très beau temps, on peut apercevoir les lacs entourant le Mont Fuji comme le célèbre lac Kawaguchi (河口湖), les villes de Hakone (箱根), Shizuoka (静岡) et bien d’autres ainsi que la mer et des massifs montagneux autour. On en oublie le froid et le petit vent frais.

C’est au sommet du circuit Fujinomiya que se trouvent le sanctuaire Sengen-taisha Okumiya (浅間大社奥宮神社) et… le bureau de poste du sommet du Mont Fuji (富士山頂郵便局) ! Une bonne occasion d’envoyer une carte postale depuis le sommet ! Les cartes postales coûtent 500 ¥ et il y a aussi des autocollants et autres petits produits sympa à envoyer partout dans le monde !

🗻 La descente (下山)

La descente est agréable au début mis à part dans les pentes raides et quand il faut faire de grands pas entre les gros rochers. On s’agrippe autant que pendant la montée mais on va plus vite même si parfois on sent nos jambes trembler à cause de la fatigue. On croise beaucoup de personnes faisant l’ascension de jour puisque la route reste la même dans les deux sens.

Au début c’est facile… Mais, entre la 8ème et 7ème station, le parcours devient plus dangereux à cause des gros rochers. Puis jusqu’à la fin, c’est glissade sur glissade à cause des cailloux. Avec la fatigue accumulée, c’est difficile de garder appui sur les jambes et plus facile de perdre l’équilibre et de tomber en glissant sur les cailloux.

🗻 Kimi témoigne (キミの証言)

Ascension dans la nuit du 4 au 5 août 2019. Départ de la 5ème station à 18h45, arrivée au sommet à 3h30. Début de la descente à 8h30, arrivée à la 5ème station à 13h10.

Le circuit Fujinomiya est en effet court par rapport aux autres circuits. J’ai vraiment pris mon temps vers la fin pour monter car j’allais plus vite que la normale. Cela m’aura évité les courbatures dans les cuisses en enjambant les gros rochers et aussi de me les cailler trop longtemps au sommet. En montant tranquillement, on trouve le circuit assez simple à faire. Il y a pas mal de personnes à l’approche du sommet mais sans trop créer d’embouteillages. Il y en a juste eu sur les derniers 200 mètres.

Ce fut ma meilleure ascension bien que j’aime l’atmosphère du circuit Subashiri. J’aime beaucoup le circuit Fujinomiya pour sa partie rocheuse. Il faut parfois enjamber et bien prendre ses appuis. D’ailleurs je recommanderais des bâtons de marche comme avaient quasiment tous les japonais que j’ai croisés. En effet je me suis beaucoup tenue aux rochers ou à la corde qui délimitait le circuit.

En revanche, la descente était peut-être bien la pire. Ça reste toujours moins fun pour moi. C’est raide et ça glisse, et puis il y a le corps qui commence à lâcher. Comme j’ai fait le tour du cratère en plus, ça a dépensé encore plus d’énergie. J’ai fait une longue pause à la neuvième station et ensuite je ne me suis pas arrêtée longtemps. Dans la partie cailloux, j’en avais marre de glisser et tomber dès que j’essayais de descendre plus vite. Mes jambes tremblaient et j’étais pleine de poussière. Je suis arrivée en bas au bout de ma vie, à peine assez de souffle pour dire お疲れ様です (Otsukare sama desu), mais au fond heureuse et fière d’avoir pu réaliser ce parcours !

Et surtout heureuse d’avoir pu voir un lever de soleil comme j’en avais rêvé ! Et sans avoir le temps de crever de froid comme l’année précédente. Les paysages qu’on aperçoit en faisant le tour du cratère sont aussi merveilleux. Enfin; petite anecdote : pendant un petit arrêt à la sixième station, on a ressenti le tremblement de terre qui s’est produit vers Fukushima.

Ascension dans la nuit du 28 au 29 août 2021. Départ de la 5ème station à 18h30, arrivée au sommet à 4h00. Début de la descente à 7h00, arrivée à la 5ème station à 12h00.

Le circuit Fujinomiya est le circuit que j’ai décidé de refaire en premier, étant celui dont je garde un de mes meilleurs souvenirs de mes ascensions et parce que c’est en faisant celui-là que j’ai pu admirer un magnifique lever de soleil. Je ne vais pas réécrire le même témoignage. Pour cette cinquième ascension, je tenais à l’immortaliser en vidéo !

🗻 Budget approximatif (予算)

  • Nourriture et boissons au konbini : 514 ¥
  • Barres énergétiques et lingettes rafraîchissantes (achetés chez L-Breath) : 2079 ¥
  • Bus (バス) : 3100 ¥ (aller-retour de Fujinomiya à la cinquième station, ticket à acheter près des arrêts de bus à côté de la station)
  • Toilettes (トイレ🚾) : 1300 ¥
  • Don pour l’ascension (富士山保全協力金) : 1000 ¥
  • Shoyu Ramen dégusté au sommet (醤油ラーメン) : 900 ¥
  • Poste (郵便) : 610 ¥

Total : 9 503¥. Comptez donc en moyenne entre 7 000 et 12 000 ¥ pour l’ascension du circuit Fujinomiya.

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📷 Toutes les photos sur Flickr 📷


♫ Un article = Une chanson ► MAN WITH A MISSION – Winding Road

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▶ Higher : Kimi a escaladé le Mont Fuji !

Il y a environ 700 000 ans, une grande montagne est née après les éruptions du mont Komitake (古御岳山) et des monts Hakone (箱根山) et Ashitaka (愛鷹山) environnants. De nombreuses éruptions se sont produites depuis lors, et cette nouvelle montage s’est développée rapidement depuis environ 80 000 ans jusqu’à obtenir il y a environ 5 000 ans une forme conique à la limite de la perfection. Cette montagne, elle porte aujourd’hui un nom : celui de Mont Fuji !

Le Mont Fuji se hisse aujourd’hui à une altitude de 3 776 mètres, lui valant le statut de montagne la plus haute du Japon. Vénéré depuis toujours par les Japonais, le Mont Fuji fut également inscrit au patrimoine mondial en 2013. Chaque été, pas moins de 200 000 alpinistes en font l’ascension.

Kimi avait pour but d’escalader le Mont Fuji. Et elle l’a enfin fait ! Elle vous raconte comment elle s’est préparé et a vécu cette incroyable expérience !

Ô Mont Fuji, pourquoi es-tu Mont Fuji ?

Beaucoup ne le savent pas, mais j’ai toujours été très intéressée par les volcans et j’ai d’ailleurs rêvé à une époque de devenir volcanologue. Les catastrophes naturelles et à quel point la nature peut parfois se déchaîner m’ont toujours fascinée. Bref, pourquoi à la place j’ai fini prof, on s’en fiche, ce n’est pas le sujet de cet article ! Tout ça pour dire que lors de mon premier voyage au Japon en décembre 2010, la chose que je voulais le plus voir de mes propres yeux était ce grand Fujisan que je trouve d’une grande beauté. Bon la première fois que je l’ai vu, c’était du haut de l’observatoire du Metropolitan Government Building à Shinjuku. Il était bien petit vu de si loin !

Puis, décembre 2013, je reviens en voyage au Japon pour la deuxième fois, seule, en mode aventurière. Et je me rends dans la ville de Fujiyoshida pour visiter le sanctuaire Arakura Fujisengen (新倉富士浅間神社) et sa magnifique pagode Chureito (忠霊塔). Cet endroit est un des bons points de vue pour admirer le Mont Fuji. Je me rappelle que j’étais restée des heures assise à admirer ce grand Fujisan, reposée, respirant un air pur et en oubliant tout le reste. Que j’étais bien ! Et c’est là que je me suis dit : « Un jour, j’escaladerai cette montagne, de nuit, pour y admirer de là-haut le lever du soleil ! »

Le moment était enfin venu de se lancer dans cette aventure, et pour que tout se passe bien, il fallait bien se préparer ! A commencer par le matériel nécessaire et indispensable ! Puis, être en bonne condition physique et mentale ! Oui parce que le Mont Fuji c’est quand même 3776 mètres d’altitude ! Bon me concernant, la condition physique, ça restait à désirer… Je ne pratique plus énormément de sport depuis que je suis au Japon (sans compter la marche à pied…) et avec mon travail, je suis en manque de sommeil. Mais le mental faisait la contrebalance. Plus le jour J approchait et plus l’excitation montait !

Préparation & Matériel

Il y a déjà beaucoup d’articles sur le sujet et les sites internet tels que Mt. Fuji Climbing et Fujisan Guide sont très bien fournis pour vous apporter toutes les informations nécessaires. Merci aussi à Gaijin in Japan pour son article détaillé sur le sujet et qui m’a beaucoup aidée pour préparer mon ascension.

Le Mont Fuji ayant une altitude de plus de 3 000 mètres, son ascension n’est pas facile, cependant beaucoup de personnes débutantes l’on déjà fait (j’en suis moi-même la preuve !).

Les choses nécessaires pour une bonne ascension :

  • des chaussures de marche : vous faites de la randonnée et un peu d’escalade en montant le Mont Fuji. J’ai vu des gens en mode touriste faire l’ascension en converses… Ils en ont chié un peu !
  • de l’eau : prévoyez une grande quantité entre 2 et 3L. Pour ma part j’avais pris 2L, j’ai surtout bu en redescendant.
  • des boissons et des barres énergétiques : ça vous donne de l’énergie pour grimper mais ça ne vous remplit pas pour autant l’estomac ! Donc prévoyez aussi des sandwich, des onigiris pour vos pauses repas, ou bien de l’argent pour vous payer des nouilles instantanées dans les refuges.
  • de l’argent : au cas où vous êtes à cours de vivres pendant votre ascension. Notez que les prix grimpent avec l’altitude. Les toilettes c’est entre 200 et 300 ¥, une boisson chaude 400 ¥, des nouilles instantanées 800 ¥ environ… Il n’est pas possible d’utiliser la carte de crédit.
  • 1 000 yens : à payer une fois arrivé à la 5ème station pour aider à l’entretien des lieux, réalisé par Mt. Fuji Preservation Association Fund.
  • des vêtements chauds : pantalon, chaussettes épaisses, pull, bonnet, gants, écharpe. Si vous êtes vraiment frileux en attendant le lever du soleil, prenez aussi une couverture.
  • un chapeau, une casquette, ou bien un casque
  • des lunettes de protection
  • des vêtements de pluie ou un k-way :D : si par manque de bol vous vous retrouvez sous la pluie pendant votre ascension. Pour ma part, j’ai eu très froid vers l’approche du sommet, mettre mon K-way m’a aidée à supporter un peu plus la baisse de température ;).
  • un masque anti-poussière : si vous êtes allergique à la poussière en particulier. Sinon, ce n’est pas indispensable.
  • une serviette et/ou des lingettes rafraîchissantes : parce que vous aller suer à mort.
  • une trousse de survie : mettez-y des pansements, des mouchoirs, des médicaments, et de quoi supporter le mal de l’altitude. Il est facile de tomber malade à cause des changements de température et d’altitude.
  • une lampe de poche ou une lampe frontale : la lampe frontale reste plus pratique. Assurez-vous qu’elle soit puissante et éclaire sur une longue distance. J’en ai acheté une qui n’éclairait vraiment pas bien, j’ai fini par utiliser la fonction lampe torche de mon téléphone pour bien voir… N’oubliez pas des piles de rechange au cas où.
  • un ou des bâtons de marche : si cela peut vous faciliter la tache, en particulier pour la descente.
  • un grand sac à dos adapté pour la randonnée : prenez de préférence un sac entre 25L et 30L pour y caser toutes vos affaires.
  • un ou des sacs plastiques pour vos déchets : il y a très peu de poubelles, si vous voulez donnez vos déchets aux refuges, il faut consommer avant.

Ce que j’ai pris en plus :

  • mon appareil photo : parce qu’il était primordial que j’immortalise ce moment !
  • mon smartphone avec la batterie portable xD : sachez que même du haut du Mont Fuji, on capte le réseau et la 4G ! J’en ai profité pour téléphoner à ma mère pour partager en direct live une partie de mon ascension.

Budget à prévoir

Je n’avais rien pour faire de la randonnée chez moi, donc dans un premier temps, je me suis rendue dans un magasin de sports, avec du matériel de qualité pour la randonnée entre autres. J’ai fait mes petites courses chez Victoria Sports L-Breath, situé près de la gare de Shinjuku. Dans un immeuble de plusieurs étages, vous y trouvez tout l’indispensable pour la randonnée avec des vendeurs prêts à vous renseigner et vous conseiller.

Victoria Sports L-Breath Shinjuku
Adresse : 4-1-11 Shinjuku, Shinjuku-ku, Tokyo
Accès : Shinjuku Station (JR Lines, Odakyu Line, Oedo Line, Marunouchi Line, Keio Line) sortie sud, Shinjuku Sanchome Station (Fukutoshin Line, Marunouchi Line, Shinjuku Line), sortie E10

Voici au total combien j’ai dépensé pour être bien équipé : 52 542 yens ! En détails :

  • Chaussures de marche : 15 984 yens
  • Chaussettes épaisses : 810 yens
  • Pantalon imperméable : 10 800 yens
  • Sac à dos : 18 900 yens
  • Lampe frontale : 2 052 yens
  • Lunettes : 3 996 yens

Puis, combien j’ai dépensé pour cette aventure : 13 013 ¥ ! En détails :

  • Bus : 5 400 ¥ (aller-retour de Shinjuku à la 5ème station du circuit Yoshida)
  • Nourriture et boissons au konbini : 1 941 ¥
  • Barres énergétiques (acheté chez L-Breath) : 2 872 ¥ (environ 600 ¥ l’unité)
  • Don pour l’ascension : 1 000 ¥
  • Une boisson chaude pendant l’ascension : 400 ¥
  • Les toilettes (entre 200 et 300 ¥ selon l’altitude) : 500 ¥
  • Un bol de ramen dégusté au sommet : 900 ¥

Ces chiffres sont approximatifs ! Si vous avez déjà les équipements, l’ascension du Mont Fuji devrait vous coûter entre 9 000 et 15 000 ¥ environ.

En route pour l’ascension !

Vous êtes prêts et organisés pour votre ascension ? Vous vous êtes reposés avant et avez suffisamment d’énergie pour vous lancer dans cette aventure ? Choisissez votre circuit, payez les 1 000 ¥ pour l’association et en route !

Il y a quatre circuits différents pour grimper le Mont Fuji :

  • le circuit Yoshida (préfecture de Yamanashi) : point de départ à la 5ème station de la ligne Fuji-Subaru (2 300m d’altitude), parcours de 7,5 km, 6 heures pour l’ascension, 3 heures pour la descente, la piste pour l’ascension est différente de la piste de descente, il y a de nombreux refuges et toilettes, c’est le circuit le plus emprunté par les touristes.
  • le circuit Subashiri (préfecture de Shizuoka) : point de départ à la 5ème station de Subashiri (2 000m d’altitude), parcours de 7,8 km 6 heures pour l’ascension, 3 heures pour la descente, la piste pour l’ascension est différente de la piste de descente, la section entre l’ancienne 8ème station et le sommet est la même que celle du circuit Yoshida.
  • le circuit Gotemba (préfecture de Shizuoka) : point de départ à la 5ème station de Gotemba (1 440m d’altitude), parcours de 11 km, 8 heures pour l’ascension, 4 heures pour la descente, l’altitude au point de départ est faible et la pente est douce, ce parcours convient aux bons marcheurs qui peuvent faire face à une grande différence d’altitude, c’est le circuit avec le moins de refuges et de toilettes, c’est le moins emprunté.
  • le circuit Fujinomiya (préfecture de Shizuoka) : point de départ à la 5ème station Fujinomiya (2 390m d’altitude), parcours de 5 km, 5 heures pour l’ascension, 3 heures pour la descente, ce parcours est aussi très populaire auprès des visiteurs, la pente est raide et rocheuse, la piste pour l’ascension est la même que la piste de descente.

Les circuits sont chacun représenté par une couleur différente. Pour ne pas vous perdre et ne pas vous tromper de circuit en cours de route, vérifiez toujours la couleur des panneaux se référant à la couleur du circuit emprunté. La période d’ascension officielle (en dehors, les refuges sont fermés, donc à vos risques et périls) est du 10 juillet au 10 septembre (1er juillet pour le circuit Yoshida) sauf modifications à cause des conditions météo. Il y a énormément de monde les week-ends et pendant la période d’Obon. Si vous souhaitez loger dans un refuge, il est recommandé de réserver avant pour vous garantir une place. Beaucoup de personnes optent pour l’ascension de nuit pour voir le lever du soleil depuis le sommet mais sachez qu’il est aussi possible d’assister au spectacle depuis la 5ème station ou depuis les refuges. Une fois là-haut vous pouvez faire le tour du cratère par le circuit Ohachimeguri (お鉢巡り).

Pour vous rendre aux différents circuits, vous avez le choix entre le bus ou le train menant aux stations JR les plus proches. De nombreux bus assurent aussi le trajet au départ de Tokyo, Shinjuku, Ikebukuro, Shibuya, Akihabara, les aéroports de Narita et Haneda, Yokohama. En dehors de Tokyo, il y en a également qui partent de Shizuoka, Nagoya, Osaka et Kyoto. Les itinéraires sont différents selon les stations ! Vous pouvez les retrouver sur le site officiel. Pour atteindre les points de départ de chaque circuit, c’est-à-dire la 5ème station, il faut emprunter les bus Fuji Climbing Bus / Hiking Bus sauf si vous empruntez les bus Direct Highway Bus to Mt.Fuji menant directement à la 5ème Station Fuji-Subaru Line. Les horaires et les tarifs sont disponibles sur le lien suivant : Climbers’ Bus.

Voici quelques itinéraires en bus et train pour vous rendre au circuit Yoshida (le plus accessible).

Shinjuku Expressway Bus Terminal
Highway Bus
Fujisan Station / Kawaguchiko Station
Fuji Climbing Bus / Hiking Bus
Fuji-Subaru Line 5th Station

Shinjuku Expressway Bus Terminal
Direct Highway Bus to Mt.Fuji 5th Station
Fuji-Subaru Line 5th Station

Haneda Airport
Highway Bus
Fujisan Station
Fuji Climbing Bus / Hiking Bus
Fuji-Subaru Line 5th Station

Yokohama Station
Direct Highway Bus to Mt.Fuji 5th Station
Fuji-Subaru Line 5th Station

Center-Kita Station / Tama-Plaza Station
Direct Highway Bus to Mt.Fuji 5th Station
Fuji-Subaru Line 5th Station

Shinjuku Station
JR Line
Otsuki Station
Fujikyuko Line
Fujisan Station / Kawaguchiko Station
Fuji Climbing Bus / Hiking Bus
Fuji-Subaru Line 5th Station

Ascension du Mont Fuji : l’aventure de Kimi

Avec Elodie qui m’a accompagnée dans cette aventure, nous sommes parties de Shinjuku tranquillement dans l’après-midi pour prendre notre temps, faire des pauses régulières et éviter trop de monde car les touristes préfèrent faire l’ascension de nuit pour admirer le lever du soleil. C’était aussi notre objectif ! C’est pourquoi nous avons choisi la date de notre ascension un lundi. Nous avons opté pour le circuit Yoshida, car on peut s’y rendre directement depuis Shinjuku !

Donc pour notre trajet, à Shinjuku nous avons acheté des tickets pour prendre le bus direct jusqu’à la 5ème station de la ligne Fuji-Subaru. Le trajet dure environ deux heures. Nous sommes parties vers 15h30 et nous sommes arrivées à 17h30. Nous avons commencé notre ascension à 18h00 tranquillement, en s’arrêtant à toutes les stations pendant 10 à 30 minutes. Nous sommes arrivées au somment vers 4h00.

Le circuit Yoshida est le circuit le plus populaire parmi les quatre existants avec beaucoup de refuges et d’aires de repos. Il est vivement recommandé (d’où sa côte de popularité) pour une première ascension du Mont Fuji.

J’ai été assez étonnée par ma condition physique et surtout mentale ! En faisant de bonnes pauses quand même, j’ai réalisé le parcours à une vitesse normale sans trop me sentir essoufflée. Avec Elodie nous pétions un peu (trop) la forme dans les stations pendant nos pauses. On rigolait de tout et de rien pendant qu’on regardait certaines personnes arriver complètement essoufflées. Les barres énergétiques semblent plutôt efficaces ! Je n’ai ressentie la fatigue qu’à partir de la descente (je n’ai pas du tout dormi) et pendant ma dernière heure d’ascension, j’avais très mal aux cuisses donc je marchais en faisant des plus petits pas car le moindre grand mouvement était synonyme de douleur !

Comme les circuits Yoshida et Subashiri fusionnent de la 8ème station au sommet, il y a eu pas mal d’embouteillages. Parfois, les gens n’avançaient vraiment pas vite pour moi, j’ai pas mal grugé de peur de ne pas arriver à temps ! Une fois au sommet, beaucoup de personnes étaient déjà rassemblés et attendaient le lever du soleil. J’ai tenté tant bien que mal de trouver une place mais je ne pouvais pas m’asseoir. J’avais très froid et les dernières minutes d’attente semblaient des heures… Et manque de bol, à cause de quelques nuages, je n’ai pas vu un lever du soleil extraordinaire. Ce sera pour une prochaine fois !

Après un bon bol de ramen, nous sommes redescendues vers 6h00 sans perdre de temps car notre bus retour nous attendait vers 10h. Nous sommes arrivées à 9h45, au bout de notre vie. Une fois dans le bus, on a dormi jusqu’à Shinjuku ! La descente a été difficile. Les pentes sont raides et glissantes. Sans bâtons de marche, c’est facile de glisser (ça n’a pas loupé pour moi), j’ai passé un moins bon moment que pendant la montée.

Je suis rentrée très fatiguée mais surtout très heureuse ! Cette ascension restera sans doute une de mes plus belles aventures au Japon ! J’ai très envie de refaire cette ascension, mais sur un circuit différent et aussi profiter de faire le tour du cratère.


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