
Je ne pensais pas atteindre les six ans de vie au Japon ces derniĂšres semaines, tellement j’ai stressĂ© en attendant mon nouveau visa aprĂšs les soucis de dossier. D’ailleurs, la Kimi ĂągĂ©e Ă l’Ă©poque de 25 ans Ă son arrivĂ©e au Japon avec un PVT ne s’imaginait pas non plus aller aussi loin, je suppose đ. Du moins elle Ă©tait loin de s’imaginer les pĂ©ripĂ©ties, les aventures, les surprises et les dĂ©ceptions, les problĂšmes qu’elle allait devoir surmonter.
Depuis mon premier visa, chaque annĂ©e n’a jamais vraiment Ă©tĂ© la mĂȘme et beaucoup de choses ont changĂ© jusqu’Ă aujourd’hui. Je n’avais pas les mĂȘmes prioritĂ©s, les mĂȘmes rĂȘves, les mĂȘmes problĂšmes et prĂ©occupations, j’avais moins confiance en moi, le Covid n’existait pas… J’ai eu un parcours semĂ© de beaucoup d’embĂ»ches et je n’avais parfois pas le choix que de les franchir. Je me suis dĂ©brouillĂ©e et j’ai dĂ» apprendre Ă davantage me surpasser seule. Il le faut quand la famille est Ă des milliers de kilomĂštres et tout simplement parce qu’on ne peut pas compter sur les autres, mais on peut toujours compter sur soi-mĂȘme. Je me suis battue pour atteindre mes objectifs et rĂ©aliser mes rĂȘves. Et mĂȘme si je n’ai pas choisi la facilitĂ©, si j’ai du fournir beaucoup d’efforts, faire des sacrifices et me dĂ©merder seule au contraire de personnes auxquelles on leur a tout tendu ou avaient les bons contacts, j’ai trĂšs rarement Ă©chouĂ©. MĂȘme si j’ai beaucoup doutĂ© ou me suis souvent dĂ©couragĂ©e et remise en question.

On m’a demandĂ© rĂ©cemment si j’Ă©tais fiĂšre de mon parcours.
FiĂšre… Je ne suis pas du genre Ă me valoriser et Ă me jeter des fleurs. Mais oui pour une fois j’ai envie de dire que je suis fiĂšre de tout ce que j’ai pu accomplir, en particulier quand mon entourage me le fait remarquer Ă©galement et qu’Ă ma place, certains n’auraient jamais osĂ©. Nous grandissons en prenant des initiatives plus audacieuses et en essayant d’apprendre de nos expĂ©riences de vie. Parfois, nous nous accrochons Ă nos espoirs, nous surmontons nos peurs, nous rĂ©ussissons et nous Ă©chouons. Ca fait partie de la vie. Mais chaque expĂ©rience ouvre la porte Ă de nouvelles possibilitĂ©s. Toutes les Ă©tapes franchies font partie du voyage de font de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Et je suis aujourd’hui reconnaissante envers cette Kimi qui aprĂšs tout ce parcours est devenue celle qu’elle est aujourd’hui. S’auto-complimenter, s’auto-fĂ©liciter, c’est aussi important pour ĂȘtre bien dans son corps et son esprit. J’ai appris Ă me rappeler que je n’avais pas que des dĂ©fauts et que uniquement s’auto-critiquer ou se dĂ©valoriser ne servait Ă rien. Non, il n’y aura pas toujours quelqu’un pour nous dire que nous sommes exceptionnel, gĂ©nial, ou pour nous rĂ©conforter dans les moments difficiles. Mais il y aura toujours soi-mĂȘme pour le faire.
On m’a demandĂ© rĂ©cemment si je regrettais d’ĂȘtre partie.
Mon plus grand regret aurait Ă©tĂ© de ne jamais ĂȘtre partie ! Un PVT on peut l’avoir qu’une fois dans sa vie. Il faut la saisir tant cette expĂ©rience nous apporte beaucoup personnellement. J’avais pourtant une vie stable en rĂ©gion parisienne : un CDI, un appartement, des loisirs, des sorties sympa Ă Paris, des super amis et collĂšgues. J’ai tout laissĂ© pour le Japon. J’Ă©tais jeune, sans conjoint, sans enfants, je n’avais pas cette contrainte contrairement Ă certaines de mes amies. C’Ă©tait le moment d’y aller. Ce projet n’a jamais voulu quitter mon esprit, mĂȘme si j’avais toujours la possibilitĂ© d’y voyager.
On m’a demandĂ© rĂ©cemment si quelque chose en France me manquait aujourd’hui.
Ăa dĂ©pend de la chose en question. Le Japon a ses bons et mauvais cĂŽtĂ©s comme tout pays. Mais je m’y sens vraiment bien, en sĂ©curitĂ© et surtout je sens que je suis moi-mĂȘme. Je peux aussi me rendre dans des endroits qui me rappellent un peu mon pays. Ce qui me manque le plus, ce sont mes proches. Si j’avais le pouvoir de les amener tous ici, je le ferais.

Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, je me trouve encore au Japon avec une vie de construite : un travail, un logement, un mode de vie confortable et agrĂ©able, des loisirs, un petit rĂ©seau d’amis… J’ai passĂ© une belle annĂ©e encore. Donc comme d’habitude, faisons le bilan de cette belle annĂ©e :
– J’ai repris le tennis dans un club.
– J’ai jouĂ© au jeu Suika Wari (ăčă€ă«ćČă) Ă l’Ă©cole oĂč je travaille, expĂ©rimentĂ© la rĂ©colte de patates (èæă), de mikan (ăżăăç©ă), de fraises (ăăĄăç©ă) et cĂ©lĂ©brĂ© d’autres fĂȘtes traditionnelles comme Setsubun (çŻć) et Hina Matsuri (ăČăȘç„ă). Beaucoup d’Ă©vĂ©nements qui rendent l’annĂ©e scolaire au Japon enrichissante et passionnante !
– J’ai fĂȘtĂ© le Tanabata (äžć€) chez moi en dĂ©corant une branche de bambou feuillue et en Ă©crivant des vĆux.
– J’ai expĂ©rimentĂ© le Taichi (ć€Șæ„”æł).
– J’ai refait un road trip et cette fois je suis allĂ©e jusqu’Ă Shirakawago (çœć·é·), Kanazawa (éæČą) et la pĂ©ninsule de Noto (èœç»ććł¶).
– J’ai passĂ© un court mais trĂšs bon sĂ©jour Ă Tottori (éł„ć), et pour une fois je ne voyageais pas seule.
– J’ai fait une balade Ă chameau dans les dunes de Tottori (éł„ć) et du kayak au bords des cĂŽtes d’Ajiro (ç¶Č代).
– J’ai fait un road trip Ă Shikoku (ććœ) en passant par l’Ăźle d’Awaji (æ·Ąè·Żćł¶).
– A dĂ©faut de ne pas avoir pu faire le Mont Fuji une quatriĂšme fois, j’ai escaladĂ© d’autres petites montagnes : le mont Maya (æ©è¶ć±±) Ă Kobe (ç„æž), le mont Kyusho (äč
æŸć±±) Ă Tottori (éł„ć), le mont Tsurugi (ćŁć±±) Ă Shikoku (ććœ), le mont Hiei (æŻćĄć±±) Ă Kyoto (äșŹéœ), le mont Misen (ćŒ„ć±±) Ă Miyajima (ćźźćł¶), le mont Konozan (äș€éć±±) Ă Katano (äș€é)…
– J’ai explorĂ© les forĂȘts et parcs naturels de la prĂ©fecture d’Osaka (性éȘćșæ°ăźæŁź)
– J’ai fini par prendre goĂ»t aux voyages en voiture et Ă scooter, malgrĂ© les limites de vitesse pitoyables et la conduite catastrophique des gens du Kansai. J’ai entre autres voyagĂ© jusqu’Ă Izumo (ćșéČ) et la prĂ©fecture de Mie (äžéç) Ă bord d’une titine confortable !
– J’ai renouvelĂ© mon passeport (qui n’est pas prĂȘt de me servir pour voyager…)
– Je n’ai pas fĂȘtĂ© seule mon anniversaire malgrĂ© la pandĂ©mie. Je me suis offerte en cadeau un pass annuel Ă Universal Studios Japan.
– J’ai passĂ© le TOEIC afin d’affirmer mes capacitĂ©s Ă enseigner l’anglais (et parce que je n’avais jamais eu l’occasion de le passer).
– A dĂ©faut de ne pas avoir pu renter en France, j’ai passĂ© les fĂȘtes de fin d’annĂ©e Ă Tokyo dans ma famille japonaise et passĂ© du bon temps avec mes amis TokyoĂŻtes.
– Ma santĂ© pas toujours au top m’a obligĂ© Ă rendre visite au mĂ©decin, au dentiste, Ă l’opticien et l’ORL. Sinon tout va bien.
– J’ai visitĂ© le parc SUPER NINTENDO WORLD de Universal Studios Japan plusieurs fois. Je me suis en moyenne rendue une fois par mois au parc pour rentabiliser mon pass.
– J’ai suivi la tradition japonaise et offert des chocolats de Saint-Valentin Ă tous les hommes de mon entourage. Et pour le White Day, j’en ai mĂȘme eu en retour !
– J’ai fĂȘtĂ© un Hanami pluvieux au parc du chĂąteau d’Osaka. Les cerisiers en fleurs Ă©taient quand mĂȘme magnifiques.
– J’ai voyagĂ© Ă Hiroshima (ćșćł¶) et Miyajima (ćźźćł¶).
– J’ai visitĂ© le parc Banpaku Kinen (äžćèšćż”ć
Źć) et la tour du Soleil (ć€ȘéœăźćĄ).
– J’ai accompli une annĂ©e en tant que professeure en charge de l’anglais dans une Ă©cole maternelle. Loin du poste de simple assistante ! J’ai passĂ© une annĂ©e un peu difficile, parfois trĂšs stressante et Ă©prouvante. Je n’avais pas imaginĂ© l’ampleur des difficultĂ©s et avais sans doute surestimĂ© mes capacitĂ©s. A la fin de l’annĂ©e scolaire, j’ai eu du mal Ă rĂ©aliser ĂȘtre parvenue Ă complĂ©ter une annĂ©e scolaire entiĂšre !
– J’ai renouvelĂ© mon visa travail et obtenu un nouveau visa de 5 ans !
Et comme toujours, il y a encore beaucoup de choses que je souhaite accomplir :
– Escalader le Mont Fuji, encore une fois
– Passer un week-end Ă la pĂ©ninsule dâIzu
– Faire une excursion au Mont Mitake, au Mont Tsukuba, Ă la vallĂ©e Yushin (quand le circuit sera Ă nouveau ouvert), aux Cascades Kegon de Nikko, Ă Shosenkyo Gorge, au lac MiyagaseâŠ
– Faire un tour en hĂ©licoptĂšre Ă Maihama
– Voir un spectacle de Kabuki
– Assister Ă un match de Sumo
– Continuer Ă tester des restaurants, cafĂ©s et Izakaya (avec ou sans amis haha)
– Visiter Hamamatsu et Samantha Martha
– Assister Ă une vraie cĂ©rĂ©monie de thĂ©
– Assister au Sapporo Snow Festival, au festival de Tsurugaoka Hachimangu Ă Kamakura, au festival du Tanabata Ă Sendai
– Aller Ă Hakone, Okinawa, Ishigaki, Shizuoka, Kyushu, Nagasaki, Goto, Tochigi et pleins dâautres endroits magnifiques du Japon
– Visiter Okuno-shima (性äč
éćł¶), lâĂźle aux lapins
– Assister au Oji Fox Parade pour le Nouvel An
– Visiter le jardin Sankeien en automne et au printemps
– Faire un voyage Ă Hong Kong, aux Philippines, Ă Hawaii, Ă Bali, au VietnamâŠ
– RĂ©ussir le JLPT N2
– Faire du rafting

Je souhaite que la crise sanitaire que nous traversons depuis plus d’un an s’amĂ©liore, qu’on retrouve la vie normale que l’on a toujours connu pour pouvoir accomplir tous ces petits projets. Avec mon nouveau visa travail, je suis encore lĂ pour au moins 5 ans. J’ai au moins 5 ans pour continuer Ă faire des dĂ©couvertes et Ă profiter du Japon.
